C’est l’histoire d’une entreprise familiale marseillaise qui fait ployer un géant mondial de l’horlogerie. Dans un communiqué du 19 décembre, la maison Pellegrin & Fils annonce avoir obtenu gain de cause face à Rolex, condamnée à payer une amende de 91,6 millions d’euros à l’Autorité de la concurrence, après sept années de bataille judiciaire. Cette bataille avait été initiée par le bijoutier marseillais après qu’il a appris son éviction du réseau de distribution de la marque Rolex, en 2013 « sans la moindre justification. »
Pellegrin met en lien cette éviction avec son « projet abouti de vendre des montres Rolex en ligne, persuadée que le luxe et Internet ne sont pas incompatibles. » A la suite de ces événements, Pellegrin saisit l’Autorité de la concurrence (ADLC) en 2017, conjointement à l’Union de la bijouterie horlogerie. La maison marseillaise accuse Rolex d’avoir ainsi « voulu faire un exemple sur la vente en ligne, à l’adresse de tous les autres distributeurs » tandis que Rolex explique pour sa part « l’interdiction de la vente en ligne par la nécessité de lutter contre la contrefaçon et le commerce parallèle.»
La justice a désormais tranché : dans sa décision, l’ADLC considère ainsi que « les stipulations du contrat de distribution sélective liant Rolex France à ses distributeurs caractérisent une entente verticale restrictive de concurrence.» « Après bientôt sept ans de procédure, la décision aujourd’hui rendue par l’autorité de la concurrence établit que Rolex a mis en œuvre une politique anticoncurrentielle préjudiciable à ses distributeurs en les interdisant de vendre sur Internet. […] Pellegrin et fils va donc pouvoir obtenir, devant les juridictions judiciaires, réparation du très important préjudice subi » se réjouit l’entreprise familiale. Rolex n’a pour l’heure pas réagi à cette condamnation.
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