La transformation industrielle du territoire d’Aix-Marseille Provence, en particulier de la zone Fos-Berre, continue d’accaparer les esprits alors qu’un « momentum historique », comme aime à le répéter le président de la CCI métropolitaine, Jean-Luc Chauvin, est devant nous.
« En dix-huit mois, 31 projets d’implantation et de transformation industrielle, près de 20 Mds € d’investissements et la création de plus de 10 000 emplois ont été comptabilisés en Provence » relèvent les initiateurs d’un regroupement inédit d’acteurs privés et publics réunis au sein de la démarche “Provence, la fabrique des possibles.” L’initiative lancée à l’appel d’Industries Méditerranée (France Industrie), de l’Union des industries et métiers de la métallurgie Alpes-Méditerranée (UIMM) et du Groupement Maritime et Industriel de Fos et sa région (GMIF), coordonnée par l’agence d’influence Stan, a été présentée à la presse mercredi 16 octobre (voir l’intégralité du plaidoyer en fin d’article).
« Trouver une réponse dans les prochains mois »
Elle vise à mobiliser et stimuler la dynamique industrielle afin de faire du territoire le fleuron de la décarbonation et de la production d’énergies renouvelables et bas-carbone en Europe d’ici 2030. Mais la partie n’est pas facile et semée de nombreux obstacles. « La réalisation de ces projets se heurte à des enjeux nationaux et territoriaux cruciaux qui doivent trouver une réponse dans les prochains mois » observent les acteurs engagés dans La fabrique des possibles. Ils ne veulent surtout pas que le territoire devienne un cimetière à projets.
La centaine de dirigeants d’entreprises et d’organisations professionnelles nationales et régionales engagés (liste complète disponible sur le site officiel) en appelle à l’Etat et aux collectivités territoriales pour identifier ensemble les solutions permettant de répondre rapidement aux défis nationaux et territoriaux qui se posent à la réussite des projets industriels identifiés. Les problématiques sont nombreuses : approvisionnement électrique, financement de ces projets et des infrastructures nécessaires (foncières, routières, multimodales, logement…), gouvernance harmonieuse et concertée des politiques d’aménagement, recrutement et formation des 10 000 collaborateurs nécessaires à la mise en œuvre des projets.
Améliorer la desserte de Fos et du pourtour de l’étang de Berre
« Ces défis ne pourront être relevés sans une mobilisation et une coopération forte entre tous les acteurs concernés pour transformer en réalité cette révolution économique, sociale et environnementale sans précédent pour le territoire » souligne ainsi Jean-Michel Diaz, président du GMIF et par ailleurs délégué régional de TotalEnergies. Le groupement évoque notamment les besoins en infrastructures de transports en demandant la poursuite du soutien de l’Etat dans le financement pour la mise en œuvre « d’infrastructures estimées à plus de deux milliards d’euros, notamment en matière de transport (52 M€ restants à financer concernant le contournement Martigues Port-de-Bouc ; entre 600 et 800 M€ concernant la liaison Fos-Salon). L’objectif est d’améliorer la desserte de la zone industrialo-portuaire de Marseille-Fos et du pourtour de l’étang de Berre, aujourd’hui très complexe. »
Les défis sont aussi nombreux en matière de formation, logements et de gouvernance de l’ensemble de cette mutation. « Le territoire n’était pas préparé à une dynamique de cette ampleur. Il y a urgence : les douze prochains mois seront décisifs pour être au rendez-vous de ce moment historique. Si ces projets ne se font pas sur le territoire, ils se feront ailleurs en Europe » alerte Pascal Kuhn, président de l’UIMM Alpes Méditerranée et directeur du site d’Airbus à Marignane.
Le 12 décembre à Martigues :
Les défis de la décarbonation industrielle en région Sud seront au cœur des débats portés par Engie avec le Medef,
l’UPE 13, KSI la Junior entreprise de Centrale Méditerranée et le concours de Gomet’.
Ludovic Parisot (ENGIE) : « Partageons nos trajectoires de décarbonation »
Régis Passserieux aux manettes pour l’Etat
Provence, fabrique des possibles renvoit donc la balle dans le camp des collectivités et de l’Etat. Ce dernier a nommé fin septembre Régis Passerieux par arrêté du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur expert de haut niveau, dans les fonctions de commissaire délégué à la transition industrielle, écologique et énergétique de la zone Fos-Berre auprès de Christophe Mirmand, préfet de la région Provence- Alpes-Côte d’Azur, préfet des Bouches-du-Rhône.
Quelques jours après sa nomination, Régis Passerieux a pris pour la première fois la parole en public dans le cadre de ses nouvelles fonction, lors du 1er forum “Nos énergies en question(s)” organisé par Gomet’ et ses partenaires Centrale Méditerranée et France Nature Environnement mardi 2 octobre. Retrouvez ci-dessous son interview. Il évoque son rôle et son champ d’intervention, et la coordination qu’il compte mettre en place notamment avec la Région, la Métropole et le GPMM.
Liens utiles :
L’actualité des projets industriels à Fos-Berre à retrouver dans notre dossier d’actualité
Forum “Nos énergies en question(s)” : la transformation du territoire en débat