Lors de la séance du conseil municipal du 10 novembre, 78 rapports étaient soumis au vote des élus. Parmi eux, une délibération portant sur l’Hôtel de Caumont a divisé les élus et suscité beaucoup d’invectives entre la majorité et l’opposition.
Comme l’évoque la délibération 01.04, la municipalité a effectué en 2011 « des études et des travaux de ravalement des façades de l’Hôtel de Caumont […] pour le compte de la société Culturespaces ». Ce rapport constitue donc un «accord de règlement» entre la commune et le propriétaire du musée. Plus précisément, « il s’agit du versement de la somme correspondant au coût des études et des travaux […] déduction faite des subventions obtenues par la Ville pour cette opération ». Celles-ci s’élèvent à près de 800 000€ (406 000€ de la DRAC, 377 000€ de la Communauté du Pays d’Aix et 6 393€ de la Région). L’accord de règlement porte donc sur l’avance effectuée par la ville d’Aix, soit 765 605€.
Hervé Guerrera, conseiller municipal d’opposition, membre du groupe Démocratie Pour Aix, est intervenu pour exprimer son mécontentement. Débutant son allocution en qualifiant la vente de l’hôtel de Caumont à l’entreprise Culturespaces de « choix politique peu compréhensible », il considère ensuite que le fait d’avoir demandé et obtenu des subventions au nom de la ville d’Aix pour Culturespaces est « ni éthique, ni moral », il s’agit même d’ « un cadeau à une filiale de GDF-Suez » car selon lui cette entreprise n’aurait pas obtenu de telles subventions en son nom propre. Selon lui, la Ville aurait dû se faire rembourser l’intégralité de l’argent public dépensé.
Bramoullé : « Je suis prêt à revenir à l’époque des duels »
Gérard Bramoullé, 1er adjoint de la ville d’Aix délégué aux Finances, est furieux après l’intervention de M. Guerrera et lui déclare : « Je suis prêt à revenir à l’époque des duels». Estimant que «la logorrhée d’Hervé empoisonne le débat», le bras droit de Maryse Joissains estime que le règlement à l’amiable mis au vote constitue « sur le plan financier un très bon accord ».
Marie-Pierre Sicard-Desnuelles a, elle aussi, volé au secours de la majorité en défendant la délibération expliquant que la «municipalité s’est faite un devoir de ravaler la façade» citant un proverbe « la façade d’une maison appartient à celui qui la regarde » et concluant que la ville d’Aix a seulement « fait une avance ». Maryse Joissains a pris la parole et a haussé le ton déclarant à Hervé Guerrera : « J’aimerais que tu demandes des comptes sur les 4 milliards qui vont partir en fumée dans la Métropole ». Le groupe Démocratie Pour Aix et Michèle Einaudi se sont abstenus sur cette délibération et Hervé Guerrera a voté contre.
Drone et baraque à frites
Après ce moment de crispation du débat, le conseil municipal a repris son cours. La délibération 01.12, qui concerne « l’occupation temporaire du domaine public par un kiosque de petite restauration » a occasionné un échange entre l’élue d’opposition Charlotte de Busschère et l’élue de la majorité Dany Brunet. Pour la première, les «baraques à frites» et autres stands de restauration qui occupent l’espace public devraient tous s’engager à suivre des « prescriptions techniques, esthétiques et réglementaires » et pas seulement ceux du centre-ville. Mme de Busschère dénonce ainsi une «politique à deux vitesses» avec d’un côté le cœur historique protégé et les « quartiers attenants laissés à l’abandon ». Dany Brunet, issue de la majorité Joissains, a répliqué qu’imposer à tous les kiosques des contraintes esthétiques en pousserait bon nombre à la faillite, car, dans les quartiers ceux-ci sont moins rentables que dans le centre-ville alors que justement, ils y jouent un rôle social et économique plus important.
Par ailleurs, la délibération 02.07 évoque « l’acquisition par la commune d’un drone professionnel dédié aux missions de prises de vues et vidéos aériennes initiées et pilotées par la direction générale des services techniques ». Plus précisément, cet engin volant interviendra « dans des domaines diversifiés de service public, notamment travaux, urbanisme, aménagement du territoire, fouilles archéologiques, valorisation du patrimoine, communication ».