Ils n’étaient pas très nombreux, mais qu’importe. La mobilisation était lourde de sens ce mercredi 3 mai. Plus qu’un acte de résistance, une manière de défier Marine Le Pen, dans un lieu « où elle ne va jamais ». Le Mémorial du Camp des Milles. C’est la visite de la candidate à la présidence de la République, dimanche dernier, à Gardanne, qui a mis le feu aux poudres, provoquant la colère du député écologiste François-Michel Lambert.
« Marine Le Pen vient à Gardanne pour expliquer qu’elle est plus écolo que les écolos » alors il a décidé d’organiser la riposte « là où il y a une exposition sur la propagande des extrémistes, notamment nazie et vichyste qui ressemble fortement à la manière de communiquer de Marine Le Pen. C’est vraiment ça que nous voulons mettre en exergue les méthodes du FN, montrer que ça n’a pas changé 70-80 ans plus tard », explique le député, également soutien d’Emmanuel Macron.
A ses côtés des élus locaux et départements, des soutiens du mouvement « En Marche » et des personnalités pour qui il était « important d’être là car on sent que ce terreau d’intolérance percole de plus en plus dans la société, il faut s’en souvenir et comprendre comment se construit la propagande et savoir répondre », explique Mathieu Morateur, adjoint au maire de Bouc-Bel-Air. Un sentiment partagé par tous et encore plus par un homme. Journaliste, prix Pultizer et prix Albert Londres, obtenu la même année, c’était en 1974. François Missen. Un brin provocateur, il le dit sans détour. « Ça aurait été intéressant de faire venir Marine Le Pen ici, ça lui aurait fait les pieds comme on dit. » Il se dit prêt si elle se décidait un jour à venir, mais « je ne lui adresserai pas la parole », regrettant même qu’Emmanuel Macron affronte la candidate du FN en débat télévisé parce qu’il est partisan de refuser de parler avec le Front National. « Leur parler, c’est les justifier et leur donner prétexte à exister ».