Didier Raoult contre le reste du monde, nouvel épisode. Dans sa dernière vidéo publiée lundi 25 mai, le directeur de l’IHU Méditerranée Infection qualifie de « foireuse » l’étude publiée par la revue médicale The Lancet. Cette dernière a conclu sur l’inefficacité de la chloroquine et de son dérivé, l’hydroxychloroquine contre le Covid-19. Pire, elle affirme que ces molécules augmentent les chances de décès et d’arythmie cardiaque.
« Le big data, une fantaisie délirante » pour Raoult
« Ce qui est rapporté n’a plus rien à voir avec la réalité observée, s’étrangle Didier Raoult. « Comment expliquer qu’à l’IHU, nous n’avons enregistré aucun mort de tachycardie ventriculaire sur 4 000 personnes traitées alors que chez eux, qui n’ont vu aucun patient, ils avancent un taux de près de 10% ? », demande l’infectiologue marseillais.
L’étude du Lancet porte sur 15 000 patients dans le monde admis dans 671 hôpitaux entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020. Elle n’est pas réalisée par des médecins mais par des statisticiens, « des gens qui font du big data, une espèce de fantaisie complètement délirante » selon Didier Raoult. Il n’accorde aucune valeur aux chiffres annoncés car « ils mélangent tous les traitements sans préciser les doses administrées. C’est sûr, on peut se suicider avec l’hydroxychloroquine si on en prend à haute dose. Tout comme le doliprane d’ailleurs qui en réalité est beaucoup plus dangereux », affirme-t-il. Cette nouvelle publication à charge contre son traitement favori est une nouvelle preuve pour le médecin de « la dérive dangereuse des journaux de recherche médicale qui tordent la réalité pour en donner une version bien éloigné de la vérité observable sur le terrain ».
L’ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy (administrateur de l’IHU), a également dénoncé les pratiques des revues scientifiques et pris ses distances avec l’étude de The Lancet : « Les malades dont parle l’auteur de l’étude, ce sont des gens qui ont eu l’hydroxychloroquine déjà à l’hôpital, et déjà avec des charges virales très élevées. Le professeur Raoult, lui, ne dit pas cela. Il dit: il faut donner de l’hydroxychloroquine au début » a-t-il déclaré sur BFM. Le ministre de la Santé, Olivier Veran a lui demandé samdi « une révision des règles dérogatoires de prescription » après la publication dans la revue de santé « The Lancet » d’une étude concluant à l’inefficacité et aux risques de certains traitements du coronavirus, dont l’hydroxychloroquine.
Un taux de mortalité de 0,5% à l’IHU
La réalité du terrain, c’est celle qu’il voit chaque jour à l’IHU. Et les données que son équipe récolte prouvent sans nul doute pour lui, l’efficacité de son traitement basé sur l’association hydroxychloroquine et azythromycine : « Sur 3 600 patients traités avec ce protocole, nous enregistrons un taux de mortalité extrêmement bas de 0,5 % », avance le Pr Raoult. L’IHU a testé environ 50 000 patients depuis le début de la crise avec 5 000 positifs. L’établissement a ainsi tiré de nouveaux enseignements sur le Covid-19, notamment le rôle du zinc sur la sévérité de la maladie : « Les cas les plus graves ont un taux très bas », avancent Didier Raoult. Le chercheur marseillais affirme aussi avoir découvert « pourquoi les enfants ne sont pas atteints par le coronavirus ». Mais en bon communicant, il laisse durer le suspense et donne rendez-vous la semaine prochaine pour connaître la réponse.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran a demandé « une révision des règles dérogatoires de prescription » après la publication de The Lancet. En dehors des essais cliniques, la France a déjà restreint l’usage de l’hydroxychloroquine à l’hôpital uniquement et seulement pour les cas graves sur décision collégiale des médecins.
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