Bernard Beignier, recteur de l’académie d’Aix-Marseille, et Philippe Dulbecco, recteur délégué pour l’enseignement supérieur en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont rassemblé la presse au rectorat de l’académie d’Aix-Marseille ce vendredi 9 avril pour donner quelques précisions techniques sur la nouvelle réforme des études de médecine. Cette modification, qui s’inscrit dans le plan « Ma santé 2022 », met fin au numerus clausus et à la Paces (Première année commune aux études de santé). Elle marque l’avènement de deux nouvelles voies d’accès : le Pass (parcours accès santé spécifique) et le Las (licence à mineure santé).
Une nécessité de réformer le système d’admission
En médecine, plus des trois quarts des étudiants sont évincés dès la première année, ce qui en fait la filière universitaire la plus sélective et difficile. La réforme des études de santé marque une rupture avec la sélection drastique de l’ancien système et offre de nouvelles opportunités aux élèves. Selon Philippe Dulbecco, la Paces avait trois défauts qui imposaient un changement radical :
- Manque de pluralité des profils : « les étudiants sélectionnés étaient souvent des Bac S mention très bien », explique le recteur qui aimerait bien laisser leur chance à des philosophes ou à des mathématiciens.
- La Paces était une année de sélection et pas d’apprentissage : « on sélectionnait les étudiants sans leur apprendre grand chose, il faut bien l’avouer », ajoute-t-il
- Aucune issue pour les étudiants qui échouent au concours : Philippe Dulbecco n’hésite pas à employer le terme de « machine à broyer les étudiants » pour qualifier l’ancien système
Ces dernières années, Bernard Beignier a remarqué « le déclin de certaines spécialités, et l’apparition de nouvelles formes de médecines ». Cette récente mutation justifie selon lui la mise en place de la réforme des études de santé. Elle devra répondre aux nouveaux besoins des populations et mettre fin aux inégalités sociales dans les études de santé. Cette démarche est également une manière pour le gouvernement de ne pas laisser s’échapper les étudiants recalés vers l’étranger.
Pass et Las : les deux nouvelles voies d’accès
Philippe Dulbecco le concède volontiers, « cette réforme s’est réalisée dans le pire des contextes possibles », ce qui n’a pas aidé le gouvernement à diffuser l’information aux étudiants. Néanmoins, la réforme des études de santé doit permettre « d’ouvrir le champ des possibles et de diversifier les voies d’accès aux filières de santé », renseigne le dossier de presse délivré le 8 avril.