La Région lance son Plan cancer et débloque 25 millions d’euros

En Paca, le cancer est la principale cause de mortalité prématurée : 223 000 personnes sont prises en charge chaque année pour un cancer actif ou sous surveillance. Six projets du Plan cancer régional sont co-financés par l’Union européenne pour un montant total de 4,5 millions d’euros. « Dans le cadre de sa politique de santé, la Région Sud engage toutes ses forces dans ce combat avec une mobilisation financière de 25 millions d’euros, indique Renaud Muselier, le président. Le principe directeur de ce Plan cancer régional est une action coordonnée et réfléchie avec l’ensemble des acteurs du territoire : associations, structures de dépistage, centres de soins et organismes de recherche. »

Ce Plan se décline en cinq volets. L’objectif : agir sur tous les maillons de la chaîne de la lutte contre la maladie. Avec, en premier lieu, la recherche et en tête de file, le Cancéropôle régional, localisé à la faculté de médecine de Marseille, qui bénéficie depuis sa création d’un soutien régional de 14 millions d’euros. Il s’agira, dans le cadre du plan, de soutenir les projets émergents, la recherche clinique et le développement de partenariats avec les industriels. La Région octroie également 3,5 millions d’euros au projet Fight Cancer, un bâtiment de recherché dédié au cancer du pancréas au sein de l’Institut Paoli-Calmettes (IPC). Elle finance également sept contrats doctoraux de recherche en cancérologie à hauteur de 700 000€ en 2018, continue de soutenir l’Immunopôle, premier cluster mondial en immunologie qui mobilise 2000 chercheurs, cliniciens, ingénieurs et industriels sur deux armes anti-cancers majeures : les anti-corps d’immunothérapie et les thérapies cellulaires. La Région soutient également le projet Pemed PCV à Nice, un plateau d’exploration expérimentale en médecine personnalisée du cancer et vieillissement et investit pour la médecine prédictive, en soutien aux entreprises qui développent algorithmes et outils pour détecter les prédispositions génétiques au cancer.

Le second volet concerne le dépistage et la prévention, afin de rattraper le retard régional dans les dépistages organisés : le taux de dépistage organisé du cancer du sein est de 41% dans la Région quand il est de 50,7% en France, et celui du cancer colorectal est de 22,4% en Paca et de 29,3 dans le pays. « Il existe des cancers, comme celui du pancréas, qui ne peuvent être ni prévenus ni dépistés, explique Jean-François Seitz, président de la Fédération francophone de cancérologie digestive. Le cancer du sein peut être facilement dépisté et celui du colon peut être prévenu et dépisté, grâce à un nouveau test qui détecte les lésions précancéreuses. Avec les structures départementales de dépistage, soutenues par le Plan régional, nous allons lancer un plan de communication, de formation de médecins et d’expérimentations sur le modèle hollandais, où le taux de dépistage est de 71%. »

Les associations, acteurs phares de l’accompagnement des malades

Concernant l’accompagnement des malades et de leurs familles, la Région double l’enveloppe consacrée chaque année aux associations pour arriver à 100 000€ par an. La même somme est investie dans le programme d’actions anti-cancer des Maisons régionales de santé. La Région soutient également les Comités départementaux de la Ligue contre le cancer. Le Plan permet également à l’IPC de se doter d’un Accélérateur IRM de dimension régionale, pour 275 000€. La Région poursuit son engagement pour les formations médicales (76 millions € engagés chaque année). Elle étend en 2019 l’expérimentation en télémédecine à la prise en charge des patients atteints de cancer en zone de désert médical et lance, en partenariat avec l’ARS, un appel à projets à ce sujet. Et, dès l’été prochain, un autre appel à projets sera émis pour aider à la rénovation des salles d’attente des établissements de santé du territoire.

Le cinquième volet du plan concerne les cancers pédiatriques : « J’entends ajouter à l’ensemble des dispositifs que nous mettons en place un engagement total pour lutter contre les cancers de l’enfant, affirme Renaud Muselier. L’injustice criante de la maladie nous engage à une détermination absolue à leurs côtés. » La Région mise ainsi sur les associations de soutien aux enfants malades et construit ainsi deux partenariats avec « Sourire à la Vie » (13) et « Adrien » (06), à hauteur de 80 000€. Le Plan contribue également à construire et équiper un lieu d’hébergement pour les familles d’enfants hospitalisés pour un cancer ou une maladie grave, à hauteur de 300 000€ par an. 

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