Disant espérer « 800 000 visiteurs dès l’ouverture en 2022, puis 500 000 par an une fois l’effet de curiosité passé », il voit là l’opportunité de rétablir les comptes d’une infrastructure dont la construction a coûté 70 millions d’euros à la Région, et qui jusqu’alors continuait à gréver son budget à hauteur de 4,4 millions d’euros par an. « Il fallait agir, et trouver une nouvelle affectation au bâtiment » explique Renaud Muselier, qui tient à souligner que « le projet s’insère symboliquement dans l’ambition climatique que porte la Région ». « Nous créons un espace de connaissances, une grotte dont les ornements profiteront désormais à tous » s’est finalement réjoui le natif de Marseille.
Un parcours de visite en trois temps
Ainsi, l’ouverture de la réplique de la grotte Cosquer devrait intervenir dès 2022. Une délégation de service public de 55 ans sera concédée à l’entreprise Kleber Rossillon, dont la signature est intervenue à l’issue des discours protocolaires. Selon Renaud Muselier, l’infrastructure devrait générer un chiffre d’affaires annuels de 8,8 millions d’euros, avec une redevance fixe de 200 000 € qui sera versée chaque année par l’opérateur à la Région, en plus d’une part variable. « Une épine de pied dans le moins » pour le président Muselier, dont le poids incombe désormais à Kleber Rossillon. « C’est une mission d’envergure que vous nous avez confiée » a d’ailleurs déclaré Geneviève Rossillon, dont l’entreprise gère déjà 11 sites culturels en France et en Belgique.
« Il y a urgence à montrer cette grotte au public » a ajouté celle qui a récemment succédé à son père à la direction de ce groupe dont le plus beau projet reste à ce jour celui de la grotte Chauvet en Ardèche, une expérience qui lui a conféré une légitimité suffisante pour triompher de ses rivaux dans le cadre de l’appel à projets lancé par la Région. Bien entendu, Geneviève Rossillon a dévoilé le futur parcours de visite – visuels à l’appui, qui se décomposera en trois temps (voir la vidéo ci-dessus) : une promenade sur l’eau avant de pénétrer dans le bâtiment, trente minutes de déambulation à bord d’un module tracté « sous la mer » , pendant lesquels le visiteur se verra présenté les 270 fresques rupestres de la grotte Cosquer, puis un passage à l’étage par un « centre d’interprétation » sur l’art rupestre.
A la tribune, Mme Rossillon a également tenu à remercier l’agence d’architecture Corinne Vezzoni & Associés et Eiffage, deux entreprises partenaires de Kleber Rossillon au sein du consortium lauréat. Invitée à s’exprimer, Corinne Vezzoni a rappelé les difficultés inhérentes à un tel projet, et notamment la nécessité d’un « séquençage extrêmement strict des rythmes de visite » dû à une capacité limitée d’accueil du bâtiment (700 personnes maximum sur le porte à faux). Un témoignage qui fait écho aux mots de Pierre Dartout, qui a salué « un travail dans des conditions difficiles » mené par les services de l’Etat sur le site de la grotte. Finalement, après la signature protocolaire de l’accord entre la Région, l’Etat et Kleber Rossillon, le mot de la fin est revenu à Henri Cosquer. « Pénétrer dans une grotte amène beaucoup dans la réflexion sur notre vie » a-t-il dit, manifestement très inspiré par sa découverte.
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