Afin d’anticiper les difficultés économiques que peut engendrer la crise sanitaire, la Banque des Territoires poursuit le déploiement de son plan d’urgence. Elle met en place une nouvelle série de mesures exceptionnelles, en faveur des entreprises des secteurs du tourisme, de l’immobilier et de l’ESS. Richard Curnier, le directeur régional, détaille ce plan d’action.
Globalement, comment la Banque des territoires a-t-elle prévue d’aider les entreprises face à la crise du Covid-19 ?
Richard Curnier : Pour les entreprises, c’est surtout Bpifrance, filiale de la Caisse des dépôts, qui est en première ligne. Pour autant, nous sommes aujourd’hui actionnaires de 70 entreprises dans la région et l’on va pleinement jouer notre rôle d’investisseur en apportant de la trésorerie. On vient par exemple d’annoncer un nouveau closing avec Tenergie, une société d’énergies renouvelables basée à Meyreuil. On a pas abandonner les affaires en cours, on continue d’avancer et de répondre aux besoins de nos partenaires. On poursuit même l’étude de certains dossiers que nous regardions de près depuis un moment pour participer à leur capital.
Le secteur du tourisme est l’un des plus touchés dans la région. Comment la Banque des Territoires a prévu d’aider les entreprises de la filière ?
Une enveloppe supplémentaire de 50 millions d’euros en garantie, pour les TPE et PME éligibles au prêt tourisme
Richard Curnier
R. C : La Banque des territoires va pleinement jouer son rôle de financeur de l’économie locale notamment auprès des entreprises du tourisme. Nous débloquons dès maintenant une enveloppe supplémentaire de 50 millions d’euros en garantie, pour les TPE et PME éligibles au prêt tourisme Bpifrance, la BPI étant une filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Le secteur de l’immobilier est également très impacté. On propose donc le report, sur demande, des loyers 2020 perçus par les sociétés immobilières.
Depuis le début de la crise, il n’y a effectivement que très peu de transactions dans le secteur immobilier. Les professions juridiques comme les notaires sont également en difficulté…
R. C : Oui, nous sommes conscients de la situation. La Banque des territoires est la banque des notaires et nous devons les soutenir. Aussi, on a mis en place au niveau national une autorisation de découvert ou un prêt pour faire face aux besoins de trésorerie avec une enveloppe dédiée de 500 millions d’euros. Il est également possible de reporter de six mois sans frais des échéances des prêts contractés auprès de la Banque des Territoires sur demande. Cela représente un montant de 90 millions d’euros.
Vous êtes également la banque des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Qu’est-il prévu pour ces sociétés ?
Accélérer le versement des subventions aux lauréats du programme Pionniers French impact et aux partenaires associatifs
Richard Curnier
R. C : Même chose. On commence par un report de six mois les échéances des prêts à taux zéro souscrits via le dispositif Nacre et des prêts du programme investissements d’avenir (PIA) de l’ESS. Dans cette période d’inactivité, on va également accélérer le versement des subventions aux lauréats du programme Pionniers French impact et aux partenaires associatifs. On travaille aussi beaucoup avec France Active, l’association de la finance solidaire, pour leur accorder des dotations supplémentaires de contrats d’apports associatifs.