Alors que le Président de la République s’est adressé à la Nation lundi 13 avril à 20 heures, en annonçant notamment le prolongement du confinement jusqu’au 11 mai, son intervention a été diversement appréciée par les responsables politiques à Marseille.
Renaud Muselier à moitié satisfait, Jean-Claude Gaudin positif
« Le Président de la République a fixé un calendrier et une méthode, mais n’a répondu qu’à la moitié des problématiques » : voilà la synthèse prononcée de Renaud Muselier, président de la Région Sud, qui a réagi via un communiqué dans la foulée de l’allocution d’Emmanuel Macron. L’élu LR dit regretter que « le Président de la République n’ait pas totalement et concrètement répondu à tous les enjeux sanitaires de cette crise », saluant néanmoins : « une perspective clairement établie dans le temps ».
Renaud Muselier pose notamment la question des moyens alloués à la stratégie de dépistage et de traitement des malades annoncée par le chef de l’Etat. « Sur ce volet, le Président de la République n’a répondu qu’à la moitié des enjeux : pas de traitement identifié malgré la rencontre avec le professeur Didier Raoult, alors que la visibilité sur le stock et l’approvisionnement en masques et en tests reste floue ». Une intervention qui aura finalement laissé le président de la Région Sud sur sa faim.
Le Président @EmmanuelMacron a fixé un calendrier et une méthode, mais n’a répondu qu’à la moitié des problématiques! Les Français ont un cap et une perspective, mais a-t-on les moyens matériels de cette stratégie (masques, tests). Et avec quel traitement ? #Macron20h02 pic.twitter.com/RrClr3BLfr
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) April 13, 2020
Sur le sujet du dépistage du coronavirus, Jean-Claude Gaudin, maire LR de Marseille, se veut volontariste . « A la Ville de Marseille, je prendrai toutes les mesures nécessaires pour accélérer la mise en place d’opérations massives de dépistage et la généralisation de masques pour tous » écrit-il en écho aux annonces d’Emmanuel Macron. Dans un communiqué, il salue des propos « solides sur le fond et mesurés sur la forme, à la hauteur en tout cas de la situation que connaît notre pays et adaptés aux mesures difficiles que nos concitoyens doivent assumer au quotidien ».
Une gauche marseillaise critique à l’égard du chef de l’Etat
Très actif depuis le début de le crise du coronavirus, le conseiller d’arrondissement EELV Hervé Menchon a exprimé son mécontentement par voie de communiqué, peu de temps après l’allocution. Face à la promesse d’Emmanuel Macron d’autoriser les visites aux malades en fin de vie, il dénonce un personnel soignant « vêtu avec des sacs poubelle », équipé de « masques moisis ou périmés » ou encore de « blouses qui tombent en lambeaux ». « Comment y croire ? » s’interroge-t-il devant la promesse présidentielle.
Plus critique que Renaud Muselier, il remet en cause la stratégie de dépistage du gouvernement : « L’OMS, l’Inserm, le Centre de recherche en épidémiologie ont demandé de tester massivement la population avant tout déconfinement. Pourquoi ne sont-ils pas entendus. Est-ce pour cacher une impossibilité à mettre en œuvre rapidement ces tests et à fournir le matériel nécessaire ? » questionne-t-il, tout en comparant ensuite la réouverture des écoles, annoncée par le Président de la République pour le 11 mai, à une « reconduction du cluster du premier tour des municipal ». Un discours qui aura laissé l’élu EELV « perplexe et interrogatif ».
Quant à Benoît Payan, chef du groupe d’opposition de gauche au conseil municipal de Marseille, il s’est fendu d’un tweet, très critique, plus sur la forme que sur le fond. « Quel intérêt ce chuchotement dérangeant? L’empathie c’est autre chose que des grimaces et un ton mielleux » a-t-il commenté sur le réseau social pendant l’allocution. Enfin, le député LFI des Bouches-du-Rhône Jean-Luc Mélenchon, également via Twitter, a dénoncé une « stratégie hasardeuse », et déplore que « aucune ne leçon n’est tirée de la première vague de l’épidémie ». Ainsi, le débat autour de l’épidémie de coronavirus semble bel et bien se politiser de plus en plus.
L’UPE 13 satisfaite
Du côté du monde économique, l’UPE 13 se félicite : « l’Elysée a entendu [ses] appels ». Philippe Korcia, son président, considère notamment que « les secteurs les plus touchés doivent bénéficier d’exonérations de charges et pas seulement de reports. Et il est essentiel que les compagnies d’assurance se mobilisent plus fortement ».
Lien utile :
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