Tout se déroulait pour le mieux à la Marche de la colère organisée à Marseille mercredi 14 novembre, jusqu’à l’arrivéedu cortège devant l’Hôtel de Ville. Des pétards sont jetés contre le bâtiments, les barrières qui l’entourent renversées, et les CRS tentent de disperser la foule avec des tirs de grenades lacrymogènes. Manifestants ou fauteurs de trouble ? Certains participants s’insurgent contre les policiers.
Lors d’une conférence de presse organisée le 15 novembre à la rue d’Aubagne, le collectif « 5 novembre : Noailles en colère », qui se félicite de la mobilisation « inédite, peut-être historique » regrette que la « colère revendicative n’ait pas pu s’exprimer à travers une minute de silence et les déclarations prévues ».
La sécurité des familles
Il trouve la réaction des forces de l’ordre disproportionnée. « Nous appelons le préfet à un apaisement. Ce n’est pas en chargeant la marche qu’on assure la sécurité des familles et des personnes venues manifester en toute tranquillité. Il n’est pas normal de suivre les personnes dans les rues de la ville en balançant du gaz lacrymogène sur la population », a ajouté le collectif. « Il y a eu quelques pétards et quelques jets mais qui ne méritaient pas que nous ayons ensuite de véritables guérillas dans le secteur, et même dans la rue d’Aubagne ».
[Direct] Après des jets de projectiles, les forces de l’ordre ripostent avec des gaz lacrymogènes. Le rassemblement se disperse. #Marseille pic.twitter.com/cerrEXsFjG
— Gomet’ (@Gometmedia) 14 novembre 2018
« 100 à 200 agitateurs » selon la DDSP
La communication de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) des Bouches-du-Rhône affirme que l’« on se trompe de cible ». Selon elle, « un groupe de 100 à 200 agitateurs qui ne faisaient pas partie de l’organisation » aurait commencé à lancer des « bombes agricoles, pierres, bouteilles etc. » sur les CRS dans un « périmètre interdit », « vidéo à l’appui ».
Ceux-ci, toujours selon la DDSP, auraient attendu 15 minutes pour charger, « pour permettre aux personnes, aux familles de partir ». En tout, la police aurait usé de quatre grenades lacrymogènes. Deux CRS ont été blessés et six personnes interpellées pour « violence avec arme par destination sur personne dépositaire de l’autorité ». Ces dernières devaient passer en comparution immédiate.
Un photographe et un journaliste matraqués
Par ailleurs, un journaliste et un photographe ont également reçu des coups de matraques au cours de la marche. Le Club de la presse Marseille Provence a dit « s’inquiéter de ces violences subies ». Il demande au préfet de police « de rappeler aux forces de l’ordre que les journalistes ne sont pas des manifestants mais des professionnels qui font leur métier ».