Sakowin Green Energy invite à sa table des investisseurs de premier plan. Le spécialiste de l’hydrogène vert et low cost, basé à Fréjus, vient de boucler en janvier une levée de fonds à un million d’euros. « J’ai souhaité faire entrer des industriels susceptibles d’apporter une légitimité sur le message que l’on porte », nous informe Gérard Gatt, président de la jeune société créée en 2017, et dont le laboratoire est installé au technopôle de l’Arbois (Aix). Quatre investisseurs entrent au capital de Sakowin.
Le défi aujourd’hui, c’est de répondre à trois paramètres : produire de l’hydrogène en très grand volume, sans émission de CO² et à un coût compétitif
Gérard Gatt
Ponticelli, Saint-Gobain, ADF… Des grands industriels au capital de Sakowin
L’énergéticien Ponticelli (650 millions de CA) est le premier à s’être manifesté. « Il souhaite collaborer avec nous pour mettre en place une solution d’extraction de pétrole et de gaz sans émission de CO² en réutilisant le gaz fatal issu des puits », nous indique Gérard Gatt. Le deuxième investisseur, c’est la société d’ingénierie Groupe ADF (400 millions de CA), basée à Vitrolles. « Ils sont spécialisés dans les aéroports, ce qui est très important pour nous », explique le chef d’entreprise. Sakowin est en effet l’une des onze sociétés sectionnées parmi 180 prétendantes pour assurer le programme « H2 Hub Airport », piloté par ADP, Airbus et Air France. Ce projet a pour objectif de développer de nouvelles infrastructures hydrogène pour les aéroports. « Sakowin a été désignée pour apporter la brique de production d’hydrogène », se félicite Gérard Gatt. Une technologie qui permet de « décomposer le gaz, avec un peu d’électricité, en hydrogène et en carbone solide ». Pour développer sa solution, Sakowin a besoin d’une station d’avitaillement, fournie par un partenaire industrielle. Un intermédiaire nécessaire pour pouvoir délivrer une énergie pressurisée à tous les véhicules qui circulent dans l’aéroport, et d’ici 2030, aux avions.
Le troisième partenaire est une PME spécialisée dans la méthanisation (20 millions de CA). « Elle souhaite collaborer avec nous pour développer une solution de station de recharge hydrogène pour l’agriculture », précise Gérard Gatt. Enfin, le géant Saint-Gobain (38 milliards de CA), spécialisé dans la production, la transformation et distribution de matériaux, entre lui aussi au capital de Sakowin. La méga entreprise française s’intéresse particulièrement au carbone généré par la production d’hydrogène. « Si on produit 10 milliards de tonnes d’hydrogène, on va produire 30 milliards de tonnes de carbones (…) c’est 1000 fois le marché du carbone actuel », explique Gérard Gatt.
Selon l’entrepreneur, « il est nécessaire d’innover vers des nouvelles pistes qui vont nous permettre d’atteindre un net zéro émission ». Le patron de Sakowin estime que « le défi aujourd’hui, c’est de répondre à trois paramètres : produire de l’hydrogène en très grand volume, sans émission de CO² et à un coût compétitif ». L’entreprise Sakowin est lauréate du dernier Smartport Challenge, en juillet 2021.