Alors que la boutique aixoise vient d’être totalement relookée selon le nouveau “retail design” de San Marina, Nathalie Le Brun, directrice, a accepté de nous en dire plus sur les caractéristiques et objectifs de cette marque de chaussures, née en 1981 et dont le siège est toujours resté à Gémenos.
Gomet’ : Depuis près d’un an, vous avez lancé un nouveau concept de design pour vos boutiques qui arrive aujourd’hui sur Aix-en-Provence. D’où venait ce besoin de renouvèlement ?
Nathalie Le Brun : Le dernier changement chez San Marina datait de 2008/2009, date à laquelle le concept historique de boites empilées fut abandonné pour mettre en place du petit mobilier. Là, nous avons souhaité rendre nos boutiques encore plus confortables pour le client, avec une mise en valeur des produits. On peut résumer ce changement en trois points : la couleur blanche, lumineuse, des effets bois qui réchauffent et, surtout, la fantaisie au sol avec un effet “ponton sur la mer”. Comme nous sommes chausseur, chez nous, le public regarde ses pieds. D’où l’idée d’apporter de l’attention au sol des boutiques.
À quel rythme se déploie ce nouveau concept ?
N. L. B. : À ce jour, une vingtaine de boutiques a été relookée sur les 260 en France. Nous ne sommes pas pressés, le déploiement se fait régulièrement. La prochaine sera Nice dans quelques semaines. Certaines boutiques, comme celle du Forum des halles, à Paris, qui est notre plus gros magasin, sont également équipées d’écrans sur lesquels nous diffusons nos vidéos et les messages que nous retrouvons sur le site.
Comment définiriez-vous San Marina ?
N. L. B. : C’est une marque très française avec un style réellement du Sud. Elle est née ici. C’est dans son ADN et on le ressent dans le style des collections. Des produits en cuir moyenne gamme avec un bon rapport qualité/prix.
Il n’y a jamais eu la tentation de déménager le siège ?
N. L. B. : Non, on a la volonté de rester ici. Nous avons encore une bonne partie de l’équipe d’origine et on perpétue ainsi des process. Il faut assurer et de valoriser ce savoir-faire qui, dans la chaussure, est extrêmement technique. San Marina est reconnue pour la qualité de son chaussant et pour la cambrure confortable des escarpins à talons hauts. Je ne pense pas qu’on créerait les mêmes collections si on était en région parisienne.
Alors que le groupe Vivarte annonce des plans de restructuration que se passe-t-il ici ?
N. L. B. : Nous ne sommes pas concernés mais en tant que société, on se doit d’être vigilant et d’avancer. Il est vrai que le marché de la chaussure est en baisse car il y a une baisse générale de la consommation et des arbitrages se font chez les consommateurs, mais ça nous oblige à nous renouveler sans cesse et être plus à l’écoute de notre clientèle. D’où l’évolution des magasins mais aussi l’évolution vers plus de digital qui nous a permis d’augmenter le service client avec, par exemple, la livraison en boutique ou chez soi.
Quel est votre chiffre d’affaire et quelles sont les perspectives de développement ?
N. L. B. : Le chiffre d’affaire est de 50 millions d’euros, il progresse tous les ans depuis huit ans, même s’il a ralenti un peu comme je vous le disais mais on ne tire pas la sonnette d’alarme. Actuellement, sur les 290 boutiques de la marque, 260 sont en France. On va donc développer l’international, l’Italie est notre premier client à l’international mais on va aller bien plus loin… C’est encore un peu tôt pour en parler. Côté produits, la maroquinerie et les accessoires sont un véritable axe de développement. La marque, reconnue pour la créativité de ses imprimés, poursuit sa recherche d’impressions originales sur cuir, comme par exemple les escarpins multicolores façon python de cet été. On va produire ainsi des collections capsule et poursuivre le multicanal.
Frédéric Michalak, ambassadeur de San Marina, c’est une première ?
Oui, c’est la première fois que San Marina s’associe à un ambassadeur. Côté communication, San Marina souhaitait se démarquer par rapport aux codes de la filière. Sur la recommandation de l’agence de celebrity marketing Starlink Partners, c’est le rugbyman Frédéric Michalak qui est devenu l’égérie de la marque pour la collection printemps-été 2017. Une manière de renforcer notre position sur le terrain homme et de continuer à séduire les femmes car il a du charme, il est élégant et plaît autant aux hommes qu’aux femmes. Il incarne les valeurs de la marque : simplicité et exigence. La campagne démarre juste mais les retours sont bons !
REPÈRES
> Création à Aubagne en 1981 par la famille Scotto, rachetée en 2001 par le groupe Vivarte
> 290 boutiques dont 260 en France (métropole et Outre-mer)
> 1 100 salariés
> 2,8 millions de paires vendues par an
> site www.sanmarina.fr> Aubagne : 110 salariés du groupe Vivarte
> Nathalie Le Brun est à la tête de San Marina depuis cinq ans. Auparavant, elle a travaillé, toujours dans le retail, pour Étam, Louis Vuitton et Chanel.