« Pendant les deux mois du confinement, les Marseillais ont été privés de printemps ». Ainsi débute la lettre ouverte adressée par Sébastien Barles au préfet des Bouches-du-Rhône Pierre Dartout. Le candidat Europe Ecologie Les Verts à la mairie de Marseille, qui vient de se rallier au Printemps marseillais, cible spécifiquement l’arrêté préfectoral qui interdit l’accès terrestre et maritime aux Calanques. Il déplore qu’on interdise ainsi à la population « l’accès au vivant ». « De nombreuses études scientifiques ont montré l’apport bénéfique de la nature au renforcement de notre système immunitaire », justifie-t-il. L’ancienne tête de liste de «Debout Marseille !» demande donc au préfet d’autoriser un accès régulé aux calanques. Il pointe notamment une forme d’incohérence entre une telle interdiction d’accès à la nature et l’autorisation de «consommer en masse dans les temples de la consommation standardisée où l’on voit les gestes barrières être souvent bafoués». Enfin, il évoque un risque de renforcement des inégalités sociales face à une « majorité des Marseillais qui n’ont pas accès à des jardins privés et ont passé le confinement dans d’exigus logements ».
Pendant les 2 mois du confinement, les Marseillais ont été privés de printemps. Assignés à résidence, rivés à leurs écrans, on les a coupés de la nature.
— Sébastien Barles (@sebbarles) May 17, 2020
Aujourd’hui au lieu de les laisser profiter du plein air, on leur en interdit l’accès mais ils peuvent consommer en masse 🥳 https://t.co/65Bt9mYw3J
Des contraintes techniques mais une ouverture des calanques envisagée le 2 juin
Interrogé par Gomet’, le président du parc national des calanques Didier Réault estime «compliqué» de réguler l’accès aux calanques comme le demande Sébastien Barles. S’il « laisse aux autorités compétentes le soin de décider», Didier Réault tient à souligner que « les agents du parc ne pourront pas assurer la surveillance car ils ne sont pas assez nombreux ». Autre difficulté : « Ce ne sont pas tant les randonneurs et marcheurs qui posent problème, mais l’afflux de population dans les fonds de calanques comme En-Vau, Morgiou ou Sormiou pour la baignade, avec des groupements de population qui pourraient favoriser la propagation du covid-19», explique Didier Réault.
Après une concertation entre les différents acteurs du littoral la semaine dernière, le préfet Pierre Dartout a finalement décidé d’interdire l’accès aux plages (sauf dérogation sur demande d’un maire) et aux calanques. Cependant, une ouverture serait envisagée début juin, lors de la seconde étape du déconfinement.
Cela signifiera alors la fin des “vacances” pour la faune du parc après une période faste. Le retour à la nature devra s’opérer dans le respect de cette dernière en portant une attention toute particulière aux nidifications d’oiseaux qui se sont cachées dans les recoins.
Avec l’arrêt de la fréquentation humaine sur le littoral, la biodiversité s’est approprié des espaces que nous n’occupions plus.
— Ministère de l’Écologie (@Ecologie_Gouv) May 18, 2020
Pour que nos poussins ne deviennent pas des victimes collatérales, fréquentons respectueusement les espaces naturels : https://t.co/7nCJbRhHxf pic.twitter.com/EBBAJsgNh4
Lien utile :
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