9h58 à l’entrée de Vivre Côté Sud. Devant les grilles du parc Jourdan, les visiteurs, déjà en grand nombre, comptent les secondes qui les séparent de leur voyage annuel au pays de la décoration et de la création artisanale de qualité. « Pour cet anniversaire, précise Claire Léost, présidente du groupe Prisma Media dont fait partie le magazine Côté Sud, « nous avons intégré une nouvelle équipe, réuni 240 exposants dont 95 nouveaux, et nous attendons 26 000 visiteurs. C’est un pari important pour nous mais aussi pour la région ».
À Vivre Côté Sud, des reconversions en bonne voie
Parmi les 55 créateurs labellisés par l’Institut des savoir-faire français présents sur le salon, nombreux sont ceux et celles qui ont effectué une reconversion. À entendre leur motivation, à voir leurs réalisations, si le client est au rendez-vous, ils ne reviendront plus en arrière. C’est le cas de Louise Cohen Pierrard qui, après avoir exercé dans le notariat, a choisi de se former en ébénisterie et sculpture sur bois pendant trois ans.
Nouveau diplôme en poche, Louise a lancé à Aix-en-Provence Maison Loup il y a six mois et travaille essentiellement des bois français comme le chêne, le chêne brûlé ou le noyer. Sur son stand, des consoles, table basse et une kyrielle de plateaux aux lignes pures juste agrémentés de détails sculptés à la gouge coudée ou cloutés en laiton. À quelques pas de là, sur le stand de la boutique marseillaise de renom L’Âne bleu, elle expose une majestueuse table, preuve de sa maîtrise des grandes dimensions.
C’est en rénovant des maisons que l’Aixoise Cécile Charpenteau a eu un coup de cœur pour … le béton cellulaire qu’elle transforme désormais en bouts de canapé, consoles, tables de chevet ou luminaires. Elle le recouvre de mortier, ponce et reponce avant de passer trois à cinq couches de peinture. Devant le succès remporté auprès de son entourage, Cécile Charpenteau a lancé, il y a tout juste sept mois, Les (im)parfaites. « Imparfaites car il arrive parfois qu’un très léger défaut reste malgré tout », justifie-t-elle. Et sincèrement, impossible à voir si la créatrice ne met pas le doigt dessus. On aime la matière obtenue, brillante et lisse, et son choix de coloris qui permet les jeux d’harmonie entre plusieurs éléments.
Besoin de travailler avec ses mains, c’est ce qui a décidé Anaïs Zago à tout quitter, il y a un an et demi, « la capitale et la communication pour s’installer à Sanary que je connaissais déjà”. Avec Bella Blu, elle crée des objets et petits mobiliers sur-mesure en mosaïque de carreaux monochrome ou bichromique. Tables d’appoint, consoles, lampes de table, lampadaires, cache-pots ou cache-vases se déclinent en 24 coloris pour apporter une touche moderne et colorée dans n’importe quelle pièce de la maison.
Pour Vincent Schœpfer, un voyage en Italie lui a donné l’envie de passer du stylisme à la céramique puis l’épidémie du Covid-19, l’opportunité de revenir sur sa terre natale, La Roque d’Anthéron. Façonnage à la plaque, modelage… : il utilise plusieurs techniques, sauf le tournage, pour transformer l’argile – brute, mêlée ou chamottée – en vases et pichets monumentaux d’inspiration méditerranéenne.
L’indispensable transmission des savoir-faire
Sa reconversion, Magali Avignon l’a faite il y a déjà cinq ans. Notre rédaction l’avait rencontrée en 2015, lorsqu’elle était directrice générale de mymarseille.com qu’elle avait co-fondé et élue Femme de l’année dans la catégorie numérique des Women’s Tribune Awards en Paca (voir article). Face à l’héritage culturel d’un quotidien en Provence que lui a légué sa grand-mère Lisette, la Vauclusienne s’est demandé ce qu’elle allait transmettre à son tour à ses filles. Et ce fut le point de départ de son entreprise Enamoura pour qui elle dessine des formes de luminaire inspirées des cuisines d’antan qu’elle fait réaliser, toujours en Provence, en terre cuite ou en vannerie. Cette année, des vases sont venus s’ajouter aux 300 références de la marque.
Parmi les fidèles, l’Atelier Buffile vient présenter ses nouveautés et les amateurs de pièces d’exception ne s’y trompent pas. Romain, 3e génération du nom, avait créé une belle surprise l’an passé avec sa carpe Koï en noir et blanc accrochée au mur. Cette fois, c’est un superbe dragon, toujours déstructuré et d’inspiration asiatique qui a pris la place. Et sur ce stand, les coups de cœur sont nombreux pour son bestiaire marin décliné dans les tons ocre et beige sur de grands plats, ou version pastel sur terre blanche pour grands vases et cache-pots créés en partenariat avec la poterie aubagnaise Ravel – autre grand nom de l’histoire de la céramique en Provence.
Côté Sud : des créations d’ici et d’ailleurs
Sur chaque stand se raconte une histoire et les propositions varient à l’infini. Nomadisme chic et cosy avec les textiles de la Maison Lilo (Sénas) imprimés au tampon à Jaïpur, légèreté des talismans bijoux de la Maison Heliora (Mollégès) en porcelaine de Limoges ou, transparence des cactus en fil de fer tressé par Marie-George Sy (L’Abresle), bluff incroyable des fleurs artificielles de Jours de printemps (Gréasque) ou encore l’odeur de la sauge blanche réelle et du palo santo de Veegreen (Yssingeaux) pour purifier naturellement la maison… Sans oublier les jupons ou petites culottes parmi une collection de carafes des années 1950 pour une chine romantique chez Les Ours (Pézenas). Il ne reste plus qu’à choisir… le bonheur de vivre Côté Sud est bien là.
Salon Vivre Côté Sud
à partir de 10h jusqu’au lundi 2 juin
Parc Jourdan – Aix-en-Provence
Nos bons bons plans sorties du week-end