Après une première édition en 2022 à Mirmande dans la Drôme, le Festival des vocations s’implante à Marseille. Pendant trois journées, du 30 mai au 1er juin, plus de 200 exposants et intervenants vont rythmer le rendez-vous des métiers manuels. 1 500 personnes, jeunes et moins jeunes, inscrits auprès des différentes missions locales de Marseille, des collèges et lycées de la ville, et visiteurs sont attendus. Le thème « Construire » a été choisi pour permettre un dialogue entre intellectuels et manuels, des métiers de l’artisanat et de la technique. Rudy Ricciotti, architecte à l’origine de la construction du Musée des civilisations et de la Méditerranée (Mucem) est le parrain de cette édition.
Le Festival des vocations a été financé en grande partie par des partenaires publics, la Région la Métropole et la Ville de Marseille.
Ateliers, rencontres et masterclass pour découvrir les métiers manuels
Le festival propose une variété de manifestations, dont une vingtaine d’ateliers qui permettent de découvrir différentes matières telles que le verre, la terre, le bois, le tissu et l’électricité. Les participants peuvent rencontrer des artisans, favorisant ainsi un rapport concret aux univers professionnels et à l’exploration de leurs appétences. Des rencontres et témoignages inspirants sont également proposés, mettant en avant des personnes aux parcours atypiques, parfois marqués par l’échec scolaire, et des dialogues “insolites” visent à décloisonner les métiers et à montrer comment ils peuvent se compléter.
Par exemple, un dialogue entre un ébéniste et une patronnière de la maison de couture Balmain est organisé et illustre comment chacun reçoit des commandes et travaille la matière qu’il maîtrise. Des masterclasses sont également proposées, animées par des chefs de projets ayant relevé des défis atypiques, tels que la construction du château de Guédelon. Ces sessions abordent la thématique “comment une équipe parvient à donner forme à un projet ?” et offrent un aperçu des dynamiques de groupe nécessaires à la réalisation d’objectifs ambitieux.
« Je suis moi-même une reconvertie, ce festival correspond à la façon dont j’ai mené mon parcours professionnel » introduit Laurence Decréau, déléguée générale du festival. L’événement s’adresse principalement aux jeunes, « je tiens à dire aux jeunes que lorsqu’ils se sentent perdus ils ne doivent surtout pas rester seuls et s’essayer aux choses, le déclic se provoque », partage t-elle. Pour le parrain du festival, Rudy Ricciotti, « cet événement est très utile, il y a une richesse et une générosité dans les métiers techniques et manuels qu’il est essentiel de partager ».
« Nous donnons naissance à nos propres rêves »
Ayoub commence son alternance en informatique en septembre mais est venu par curiosité voir les différents métiers proposés lors du festival, « on ne sait jamais, si quelque chose auquel je n’avais pas pensé me plaît ! » s’exclame le jeune homme. Derrière lui, une dizaine de jeunes de la Mission locale Vacon (1er Marseille) sont également curieux de découvrir la programmation du festival. « Nous avons voulu mener ces jeunes pour leur créer un déclic à travers les rencontres et qu’ils puissent se nourrir de choses qu’ils ne connaissent pas sans attendre forcément quelque chose en retour. Ils peuvent entendre des témoignages qui les émeuvent et observer qu’un parcours professionnel n’est pas nécessairement rectiligne et sans embûche » formule Sylvie Walter, conseillère « contrat engagement jeunes » à la Mission locale de Marseille.
Une vingtaine d’acteurs variés ont répondu présents pour présenter et partager leur métier-passion. Parmi eux, 13 A’Tipik, une association d’atelier-chantier d’insertion engagée dans la revalorisation des déchets textiles basée dans le 6e arrondissement de Marseille. « Notre but est de susciter des vocations, nous voulons partager notre passion » explique Sahouda Maalem, directrice de l’association. La manufacture collaborative et solidaire Make ICI Marseille (12e) a aussi répondu présent pour faire découvrir les métiers du bois, du métal et de l’impression numérique. Léa Bellanger, chargée de formation, propose un atelier de découverte de l’artisanat par les sens, « l’objectif est de donner la possibilité aux jeunes de découvrir ces métiers, qui peuvent être tout aussi épanouissants » explique la jeune femme.
À côté d’elle, Aurore Bouter, artisane verrier, veut démocratiser sa matière : le verre. Elle explique son parcours. Après un Bac+5 en communication, Aurore se rend compte que ce qu’elle ambitionnait de faire ne lui correspond pas. Lors d’un atelier créatif elle découvre la feuille d’or et commence un CAP à l’École nationale du verre. Plus tard, elle ouvre son atelier à Marseille pour exercer son savoir-faire, aujourd’hui elle conseille aux jeunes « d’essayer, encore et toujours, il n’y a pas de CV exemplaire, l’essentiel est de trouver le sens que l’on veut donner à sa vie, nous donnons naissance à nos propres rêves ».
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Antonio est apprenti charpentier sur le chantier du château de Guédelon, un projet expérimental unique en son genre lancé en 1997. Situé en Bourgogne, ce château est construit par de nombreux artisans et apprentis utilisant des techniques médiévales et des matériaux naturels tels que le bois et la pierre. Le jeune homme suit sa formation auprès des Compagnons à Dijon, et dans le cadre de son apprentissage, il collabore avec divers professionnels, notamment des archéologues et des historiens. Présent au festival pour partager sa passion, il confie : « je veux faire découvrir aux jeunes ma passion. La voie dans laquelle je me dirige m’épanouit, et je conseille surtout aux jeunes d’être curieux au maximum ».
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