Historiquement spécialisé en électricité navale, le groupe indépendant marseillais Snef s’est progressivement diversifié dans d’autres secteurs en croissance. Depuis deux ans, son entité Snef Connect, dédiée aux solutions de sécurité et de sûreté, connaît un regain d’activité dans le domaine de la vidéoprotection urbaine. A l’origine de ce développement : un marché remporté auprès de la centrale d’achat publique, l’Ugap.
Snef, groupe marseillais de 13 000 collaborateurs, créé en 1905, dans l’activité d’électricité navale, est désormais très diversifiés avec multiples activités dans les métiers de conception, d’intégration et de maintenance dans les domaines de l’électricité, des télécommunications, des procédés industriels, de la mécanique ou encore de l’industrie 4.0. « La vieille dame » marseillaise a su progressivement se développer, au gré des opportunités et des acquisitions, sur d’autres marchés en croissance. Au fil des décennies, sont ainsi nés Snef Nucléaire (Snef Power Services), Snef Télécom… Il y a une quinzaine d’années, Snef Connect a également vu le jour, entité rattachée à la « BU France » et regroupant les solutions de sûreté.
Aujourd’hui, cette activité orientée « big data » et « transition numérique » occupe environ 90 personnes à Marseille sur les 3 000 salariés estimés sur la métropole Aix Marseille Provence. Leur métier ? Assembler, intégrer et commercialiser des solutions globales homogènes de « courant faible » pour la sûreté et la sécurité. L’entité réalise 26 millions d’euros de chiffre d’affaires par an en moyenne, selon son directeur commercial Yann Sadey, dont 45 % dans une nouvelle activité qui se développe à vitesse grand V : la vidéo protection urbaine. « Ça se généralise en France. En fonction du nombre de caméras installées, le montant des projets s’étale de 10 000 à plusieurs centaines de milliers d’euros », évalue Yann Sadey, directeur Provence Alpes Côte d’Azur de Snef Connect, présent sur le salon Access Security, qui avait lieu les 9 et 10 mars au Parc Chanot à Marseille.
Un marché de la centrale d’achat d’État l’Ugap
Snef Connect est aujourd’hui portée par un marché gagné il y a deux ans : celui de la centrale d’achat d’État l’Ugap (Union des groupements d’achats publics), portant sur la fourniture de solutions de vidéosurveillance, de contrôle d’accès, d’hypervision et de détection des intrusions pour les collectivités locales hexagonales. Snef Connect est devenue le fournisseur de référence des villes françaises sur ces sujets, y compris celles de la métropole Aix Marseille Provence qui s’équipent les unes après les autres : Marseille, Septèmes-les-Vallons, La Ciotat, Cassis… « Les premières villes ont commencé à s’équiper, il y a une dizaine d’années », rappelle Yann Sadey. Le recours progressif à ces technologies s’est accompagné d’un changement d’appellation : on ne dit plus « vidéosurveillance » mais « vidéoprotection ». La majorité de gauche à la Ville de Marseille, un temps critique, semble désormais convertie à l’installation de nouvelles caméras.
Des algorithmes de plus en plus élaborés
En la matière, les solutions sont de plus en plus élaborées. « C’est un marché mondial très ouvert. Des start-ups sont à l’origine d’algorithmes toujours plus performants », témoigne Yann Sadey. La vidéo intelligente, par exemple, permet de faciliter le travail intuitif de détection des forces de police et des gendarmes, en orientant leur regard sur certaines caméras où des événements suspects ont été détectés, comme une rue où un piéton commence à courir. Un domaine forcément sensible et encadré : « La CNIL fait office de gendarme. La reconnaissance faciale, par exemple, est très normée. Il faut pouvoir justifier son recours. Cela nécessite le respect de protocoles spécifiques ».
Le futur de ces technologies ? Leur intégration progressive dans les « smart city » grâce à des capteurs reliés à un centre de supervision, pour informer en temps réel les populations d’événements divers : une intrusion dans des bâtiments, mais aussi le niveau de la qualité de l’air ou le débordement de poubelles dans un quartier.
Liens utiles :
> Snef a réalisé 1 131 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 13 000 personnes en 2020, selon les éléments déclarés par le groupe. Lire le rapport annuel d’activité de Snef
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