L’IA est un outil formidable pour aider à préserver l’environnement, mais les besoins croissants en énergie et en matières premières pour son développement font en même temps courir un risque pour la planète : c’est à partir de ce constat que, dans le cadre du Sommet mondial pour l’Action sur l’intelligence artificielle qu’accueille la France les 10 et 11 février, le ministère de la Transition écologique organise en parallèle un « Forum de l’IA durable », mardi 11 février. Une première.
« C’est un moment assez enthousiasmant, laisse-t-on entendre ces derniers jours dans l’entourage de la ministre Agnès Pannier-Runacher. C’est la première fois que la thématique de l’environnement est intégrée dans un sommet mondial sur l’IA et on assiste, malgré un contexte international compliqué depuis l’élection de Donald Trump, à une adhésion assez forte des entreprises, organisations internationales et ONG à cette démarche. »
L’IA représenterait déjà 2% de l’empreinte carbone mondiale
Si l’IA offre des solutions pour réduire l’empreinte carbone dans de nombreux secteurs, elle génère aussi des défis environnementaux non négligeables. Avec ses data center gigantesques, ses micro-puces high tech qui chauffent fort en fonctionnant et qu’il faut climatiser, elle a un impact croissant et significatif à la fois sur la consommation d’électricité, d’eau ou de minerais rares pour la fabrication des micro-puces.
Cette consommation énergétique croissante des centres de données et l’extraction des ressources nécessaires aux infrastructures numériques posent donc la question de la soutenabilité de cette révolution technologique alors que les data centers représenteraient déjà aujourd’hui environ 2 % de l’empreinte carbone mondiale, soit la moitié de celle du transport aérien.
C’est pour faire une priorité de ce sujet que le Sommet comprendra un volet important consacré à l’IA durable et à ses enjeux. Ce forum réunira plus de 200 participants issus de gouvernements, d’entreprises, du monde de la recherche, d’ONG et d’organisations internationales
Retrouvez le programme complet du “Forum de l’IA durable”
L’objectif est de créer un cadre de discussion international sur les moyens de développer une IA à la fois innovante et respectueuse de l’environnement. Parmi les thématiques abordées figurent ainsi la régulation de l’impact environnemental de l’IA, l’émergence de standards internationaux pour une IA sobre, ainsi que les opportunités offertes par l’IA pour accompagner les politiques climatiques et de biodiversité. La rencontre devrait également être l’occasion d’annoncer des engagements concrets pour une IA compatible avec les objectifs de neutralité carbone.
« Une IA qui sert les Français et la lutte contre le changement climatique » (Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique)
« L’intelligence artificielle est une opportunité sans précédent pour accélérer la transition écologique. Elle permet d’améliorer nos modèles de prévision des risques climatiques, de mieux connaître nos écosystèmes, d’optimiser nos consommations d’énergie pour émettre moins de gaz à effet de serre, etc. Toutes ces technologies nous permettront de tenir la trajectoire vers la neutralité carbone, mieux protéger la nature et les Français. Mais l’IA présente aussi des risques pour le climat, en particulier du fait de sa consommation énergétique, de son usage croissant en eau et en métaux critiques, qui appellent à l’action pour développer une IA durable et sobre à même de servir l’intérêt général », souligne Agnès Pannier-Runacher, qui veut « avancer sur cette ligne de crête d’une IA qui sert les Français et la lutte contre le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité, et dont les impacts sont contenus ».