Suite à l’article publié lundi 15 mars par Gomet’, l’association Latinissimo, gestionnaire du Dock des Suds, sort de sa réserve et lance dans un communiqué de presse un appel aux pouvoirs publics « face à de récentes décisions institutionnelles, inexpliquées, qui mettent l’association en grande difficulté ». En cause, la menace d’expulsion d’Euroméditerranée et la réduction drastiques des subventions du Département à son festival phare La Fiesta des Suds.
Latinissimo dénonce le silence d’Euroméditerranée
Occupant historique de la salle de concert depuis 22 ans, Latinissimo attaque de front son propriétaire, l’établissement public Euroméditerranée, qui semble bien décidé à lui faire quitter les lieux : « Depuis janvier 2021, Euroméditerranée a dépêché à plusieurs reprises des huissiers et menace la structure d’expulsion (…) Ce procédé unilatéral et autoritaire, mené sans aucune information préalable, contrevient à tous les engagements pris par Euroméditerranée », indique l’association. Depuis 2016, l’établissement public envisage de déménager le Dock des Suds et s’est engagé à reloger Latinissimo dans un autre lieu. « Mais nous n’avons eu aucune proposition concrète. Ce travail de relogement n’a jamais été fait. Pas une proposition, même pas une visite », regrette le président de Latinissimo Jacques Lantelme. Un argument que réfute Laure-Agnes Caradec, la présidente d’Euroméditerranée, contactée par Gomet’ : « Je suis quasiment sûre que nous leur avons proposé un site sur Euromed 2 », assure-t-elle sans pouvoir préciser un exemple.
L’ancienne adjointe à l’urbanisme de Jean-Claude Gaudin reproche à l’association de ne jamais lui avoir fait de proposition culturelle alors que Latinissimo a déposé sur sa table un projet complet : « Ils m’ont présenté un projet immobilier avec des promoteurs, mais ils ne sont pas propriétaires, ce n’est pas ce qu’il leur était demandé », oppose-t-elle.
Pour le moment, c’est toujours Euroméditerranée qui détient les murs du Dock des Suds et le projet d’école du numérique de Cyril Zimmermann séduit l’établissement public. « C’est un très beau projet qui présente un intérêt général pour les jeunes et vient compléter parfaitement l’offre de l’école internationale voisine », défend Laure-Agnes Caradec. Et d’ajouter : « Comme je l’ai toujours souhaité, il intègre une dimension culturelle ». Cette dernière reste cependant à préciser et « Latinissimo pourrait même avoir un rôle à y jouer mais ce n’est pas à moi de décider », prévient la présidente d’Euroméditerranée.
Aujourd’hui, l’association exige d’être reçue et entendue par Euroméditerranée concernant « l’avenir du Dock, les demandes légitimes de la structure sur la continuité d’activité et la prise en compte des investissements réalisés ». Latinissimo indique avoir investi plus de 2,5 millions d’euros en fonds propres dans l’équipement de la salle de spectacle. Pour sa part, la Ville de Marseille dénonce le « mépris » de l’établissement public par la voix de Jean-Marc Coppola, son adjoint à la culture : « Ce n’est pas le moment d’enfoncer la tête sous l’eau d’un acteur culturel alors que la situation est bien assez difficile avec le Covid », rappelle-t-il.
#CultureEnDanger
— Dock des Suds (@DOCKDESSUDS) March 17, 2021
En pleine pandémie, @DOCKDESSUDS et @fiestadessuds sont mis en danger par certaines institutions.
On va tout faire pour que la Fiesta, qui fête ses 30 ans, soit au rendez-vous en octobre prochain !
On compte sur votre soutien ! pic.twitter.com/T17kkXZNGL