Systra, filiale de la SNCF a remporté l’assistance à maîtrise d’ouvrage (MAO) du téléphérique de Marseille qui reliera le Vieux-Port à Notre-Dame-de-la Garde. « Avec deux stations distantes d’une longueur d’environ 1 kilomètre, et séparées par un dénivelé de près de 150 mètres, le téléphérique est apparu comme une solution pertinente pour relier ces deux sites touristiques majeurs de la ville et améliorer les conditions d’accessibilité à la Bonne Mère qui reçoit chaque année 2 millions de visiteurs », soutient Systra, dans son communiqué de presse, du 27 mars.
Déjà associée aux projets de téléphériques à Orléans et Toulouse, pour le téléphérique marseillais, Systra va piloter un groupement composé d’ingénieurs de la société TIM (basée en Isère), spécialiste du transport par câble et des aménagements sportifs, touristiques, industriels et urbains. Tim ingénierie a réalisé plus de 500 projets, selon son site internet. Elle a à son actif le Télémix des Fontettes à Super Devoluy dans les Hautes-Alpes, le funiculaire de Neuvecalle à Evian (84) ou encore dans le domaine urbain ceux de la Gare à Pau (64) et celui de Grasse (06). Elle compte aussi parmi ses principaux clients, Engie (ex-EDF), ou Suez dans le secteur industriel ainsi que de nombreuses collectivités.
Autre membre du groupement, la société Transitec. Créée à Lausanne en 1954, le bureau d’étude Transitec a exporté son savoir-faire en France, Belgique, au Portugal et au Maroc. Conseil, conception, planification, évaluation, suivie, mis en œuvre et exploitation, la société est spécialisée dans les problématiques de mobilité et apporte une expertise multimodale des projets. Parmi ses interventions, l’élaboration du schéma directeur des mobilités du marché de Rungis, ou encore « Inventons la métropole du Grand Paris », une démarche permettant d’initier une conception de mobilité… Vient s’ajouter le cabinet d’avocats marseillais MCL.
Un projet à 15 millions d’euros
Dans un premier temps, le groupement devra rédiger le dossier d’appel d’offres pour la conception et la réalisation du projet, puis se charger, dans le même, des démarches administratives, juridiques et financières nécessaires à la réussite de l’opération. Dans un second temps, il assurera le suivi des études et supervisera les travaux qui devraient débuter au dernier trimestre 2019. La Ville espère faire aboutir ce projet d’ici la fin du mandat en misant sur une mise en service au premier trimestre 2021.
L’arrivée d’une assistance à maîtrise d’ouvrage (MAO) est la dernière étape d’un processus engagé en 2014. Selon le magazine spécialisé TPBM, « à l’époque, la municipalité avait commandé une première étude de faisabilité au groupement associant la société d’ingénierie Ingérop, Tangram architectes (Marseille) et le cabinet Eric (Bet spécialisé dans les transports par câble, Grenoble). Fin 2016, la ville et la métropole Aix-Marseille-Provence ont relancé des études préalables. » Ces études pré-opérationnelles, dotées d’une enveloppe d’un million d’euro, avaient été votées lors du conseil municipal de décembre 2016, pour permettre de déterminer le tracé et les modalités de ce téléphérique urbain, destiné à désengorger Notre-Dame-de-la-Garde dont la fréquentation est de deux millions de visiteurs par an. « C’est le principal facteur d’attractivité de la ville, mais il est sous-développé. Nous pourrions viser les 3 millions de visiteurs, a assuré Gérard Chenoz, adjoint en charge des transports à la Ville de Marseille, à l’AFP, le 29 mars. Mais, aujourd’hui, on atteint la limite. Les rues sont trop étroites, les cars ne peuvent plus se garer. Nous avions envisagé une solution souterraine, mais c’était hors de prix ! »
Le téléphérique marseillais devrait effectuer le trajet entre le Vieux-Port et Notre-Dame-de-la-Garde en six minutes, et bénéficier d’une vue imprenable sur la rade marseillaise. «Le montant de l’assistance à maîtrise d’ouvrage est de 800 000 euros hors taxes», toujours selon Gérard Chenoz. Le coût du projet, lui, est estimé à 15 millions d’euros.