Plus vite, plus fort… Technicoflor accélère ses investissements pour atteindre son objectif : passer le cap des 100 millions d’euros dans trois ans (contre 55 millions d’euros en 2020). Et les efforts commencent là où tout a commencé. Le groupe qui vend des parfums dans le monde entier aux plus grandes marques de cosmétiques (Nuxe, Bourjois, Givenchy…) est né à Allauch en 1981 et compte bien y rester. Il dépense 12 millions d’euros pour agrandir son usine historique. Le nouvel outil de production double sa capacité de fabrication la portant à 2 000 tonnes de parfums par an. Pour y parvenir, le groupe mise sur la robotisation faisant du site d’Allauch « l’usine la plus automatisée du secteur en France et la troisième du monde », se félicite Maxime Gransart, le directeur général adjoint de l’entreprise à l’occasion de l’inauguration vendredi 17 septembre.
Usine de Technicoflor : la robotisation divise par deux le temps de production
Tandis que l’ancienne usine va se transformer en bureaux, le nouveau bâtiment profite des toutes dernières technologies en matière de fabrication de parfums. Technicoflor s’est offert un automate modulaire de plus de 40 mètres de long capable de peser plus de 500 matières premières liquides différentes. Fabriqué par le montpelliérain Roxane, la machine permet de produire plusieurs tailles de commandes en même temps et de réaliser des dosages très précis pour les demandes les plus fines au milligramme près. Mais surtout, cela permet de produire plus vite avec moins de personnel : « Nous n’aurons besoin que d’une vingtaine d’opérateurs pour la production », explique Maxime Gransart. Ainsi, le reste des équipes sera transféré vers des fonctions de logistique pour améliorer le chargement et la livraison des produits. « La durée des opération est divisée par deux pour garantir à nos clients un approvisionnement en moins de cinq jours », précise le dirigeant. Outre les lignes de production, le nouveau bâtiment de 5 000 mètres carrés est doté de baies de chargement pour accueillir les camions qui partent ensuite livrer le monde entier.
Technicoflor déploie ses usines de la Chine aux Etats-Unis
Pour l’inauguration de sa nouvelle usine, Technicoflor a vu les choses en grand. Plusieurs centaines d’invités dont des personnalités locales comme le maire d’Allauch, Lionel de Cala, ou le conseiller départemental Bruno Genzana ont répondu à l’appel mais surtout, des clients internationaux venus de Chine, d’Inde ou de grandes maisons parisiennes. Il faut dire que l’entreprise réalise la grande majorité de son chiffre à l’export. L’Europe pèse un peu plus de la moitié mais l’Asie en représente un tiers et le Moyen-Orient près de 15%. Pour conquérir ces marchés, elle s’est directement implantée dans plusieurs pays avec un centre de production à Jakarta et à Shanghai et des bureaux commerciaux à Singapour, Dubaï et Milan. Au total, elle emploie plus de 250 personnes dans le monde. « La Chine est un de nos marchés les plus dynamiques », explique Maxime Gransart. Aussi, Technicoflor lance la construction d’une autre usine à Beautéville, la « cosmetic valley » chinoise, située dans la province de Zhejiang. Un autre investissement de 4 millions d’euros pour acquérir un terrain de 10 000 mètres carrés. « Les travaux d’Allauch viennent de se terminer donc nous allons pouvoir enchainer avec le chantier chinois pour une mise en service espérée en 2022 », indique Maxime Gransart.
Reste un continent à conquérir pour Technicoflor : l’Amérique. En 1987, le groupe a tenté l’aventure avec la création d’un centre de production à Miami en Floride. « Mais il s’est avéré que ce n’était pas un emplacement stratégique pour le secteur de la cosmétique », raconte le directeur adjoint. Résultat, l’usine a fermé quelques années plus tard. Mais Technicoflor n’abandonne pas pour autant son rêve américain. Un nouveau projet d’usine est à l’étude mais cette fois, la société lorgne plutôt sur la côte Est des Etats-Unis : « On aimerait s’installer autour de New York ou dans le New Jersey », avance Maxime Gransart. Malgré ses rêves d’international, le groupe reste une société familiale : « J’ai eu la chance de grandir dans le monde du parfum dès mon plus jeune âge à Grasse avec un père parfumeur et de faire de ma passion mon métier», raconte le fondateur et P-dg François Patrick Sabater. Aujourd’hui, rien n’a changé car il travaille toujours avec son épouse, sa soeur, sa cousine et ses deux fils qui devraient en toute logique reprendre un jour l’entreprise.« Nous sommes l’une des dernières sociétés indépendantes du secteur et j’y tiens. Nous ne sommes pas à vendre », confirme-t-il.
Technicoflor vise le leadership sur les parfums naturels
La société a basé son développement sur un positionnement multiproduits. Elle vend ses parfums pour de grandes eaux de toilettes, des crèmes cosmétiques (Sisley, Florame, Biolane…), l’hygiène corporelle (Corinne de Farme, Compagnie de Provence, Naturé Moi…) et même des lessives. Mais quelque soit l’utilisation final de ses parfums, Technicoflor souhaite s’assurer d’avoir un impact minimum sur l’environnement. Et cela commence par l’approvisionnement en matière première. Le groupe a lancé l’an dernier le programme « Better Tomorow », un outil de sourcing de produits naturels. Il évalue les fournisseurs sur leurs certifications, les conditions de travail et leur gestion de l’environnement pour établir une note sur 100. Seuls les acteurs obtenant un minimum de 60/100 obtiennent ainsi le label « Better Tomorrow ». Aujourd’hui, 52% de ses achats sont issus de ce programme et Technicoflor souhaite passer à 70% d’ici deux ans. Avec un laboratoire externe, il a également développé Bio D-scent, un indice de biodégradabilité des parfums. Enfin, elle va bientôt lancer Flor-Index, « l’équivalent du nutriscore pour les parfums », explique Maxime Gransart. Cet outil d’eco-conception prend en compte l’ensemble du cycle de vie du produit, de l’approvisionnement au transports en passant par la production. « Nous fournissons cet indicateur à nos clients. Après, ils choisiront de l’afficher ou pas sur leur produit », souligne le directeur. Flor-Index est toujours en cours d’élaboration et doit sortir à la fin de l’année prochaine.
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