Basée à Allauch, Technicoflor a construit sa croissance sur les parfums pour les eaux de toilettes, les shampooings, les produits alimentaires… Avec la crise du coronavirus, un nouveau marché s’ouvre à elle : les gels hydroalcooliques. « J’ai vu les entreprises faire des chiffres colossaux sur ces produits avec l’épidémie. Même ceux qui n’en fabriquaient pas s’y mettent », raconte à Gomet’ le patron de Technicoflor, François-Patrick Sabater. Le souci de protection sanitaire crée une opportunité pour l’entreprise qui table sur une part de 7 à 10% de son activité consacrée aux gels hydroalcooliques en 2020.
Une explosion de la demande européenne de gel
Jusqu’à maintenant, les gels ne représentaient qu’une partie infime du chiffre d’affaires de Technicoflor. « Très utilisé en Asie, le gel hydroalcoolique ne faisait pas partie de la culture européenne, américaine ou moyen-orientale », explique François-Patrick Sabater. Technicoflor réalise 70% de son activité à l’export avec une présence importante en Chine depuis plus de 30 ans. « Grâce à l’expérience chinoise, on a pu anticiper rapidement cette crise », indique le patron. Outre la mise en place des équipements de protection pour ses salariés, Technicoflor a commencé dès le mois de mars à développer de plus en plus de parfum pour les gels hydroalcooliques dont la demande a explosé en Europe : « Il y a eu une ruée vers les gels pour se protéger du virus mais la plupart n’étaient pas aromatisés. On a donc reçu plein de demandes pour des parfums adaptés à une consommation régulière », poursuit François-Patrick Sabater. Un bon moyen pour Technicoflor de compenser la baisse de ses autres marchés impactés par la crise sanitaire mondiale.
Technicoflor revoit sa croissance à 5% contre 23% espéré
A fin avril, Techicoflor affiche une croissance qui en ferait rêver plus d’un de 15% : « On est particulièrement privilégié en cette période sombre », avoue François-Patrick Sabater. Cependant, l’entreprise n’échappera pas à la récession mondiale et doit revoir ses objectifs à la baisse. Initialement, elle tablait sur une hausse de 23% de son chiffre « et si on finit à 5%, on pourra s’estimer heureux », prévient le fondateur. Technicoflor devrait donc finir un peu au dessus de 70 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année. Seule incertitude, l’avenir de sa filiale américaine basée à Miami. Technicoflor avait basé son business outre-Atlantique sur les produits cosmétiques mais avec la crise, « nous n’avons plus aucune commande aujourd’hui, explique le patron. On a lancé une offensive commerciale sur les gels hydroalcooliques aux Etats-Unis en espérant qu’elle porte bientôt ses fruits », annonce François-Patrick Sabater.
Dans le monde entier, Technicoflor emploie 230 personnes dont 70 au siège d’Allauch. Pour répondre au confinement, la moitié a été mise au télétravail « et on devrait tous revenir au bureau d’ici deux à trois semaines », avance François-Patrick Sabater.
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