2 000 capteurs personnels de la qualité de l’air sont déployés sur le territoire métropolitain. La petite boite qui « respire » les particules et les molécules est une application transformant tout un chacun en station de captage. Ces capteurs citoyens de Groupe tTra sont diffusés avec quelque mois de retard dû à la pandémie, mais ils pourraient devenir un outil que l’on trouve en magasin de bricolage ou en supermarché pour contrôler soi-même les qualités son univers familial ou professionnel. . Le marché nord-américain serait semble-t-il mature pour capter cette innovation conçue à Rousset avec un prix de marché évalué autour des 200 $.
(source document officiel du groupe)
Groupe Tera, dont le siège se situe à Crolles en Isère, est né en 2001 des salles blanches de la microélectronique. Dans cet univers feutré et vitré, les fabricants de cartes à puces se sont livrés à une miniaturisation galopante jusqu’aux nanotechnologies. Incidence de ces usines en univers mesuré, filtré, protégé, les outils de contrôle de mesure et de purification de l’air sont devenus des plus sophistiqués pour que nos puces remplissent leurs missions.
Groupe Tera s’est imposé comme partenaire incontournable auprès de l’industrie des semi-conducteurs. Il vendait des analyses en environnement maîtrisé (salles blanches) afin de maîtriser « l’augmentation du risque de contamination moléculaire suite à la diminution de la taille des composants. Autrement dit, la course à la miniaturisation des composants a considérablement augmenté l’impact des polluants moléculaires sur le fonctionnement des applications finales ». Cette expérience unique, racontée lors de son introduction en Bourse réussie en juillet 2019 sur Euronext Growth lui a permis d’acquérir une reconnaissance du monde industriel et des instances de référence de la qualité de l’air, en France comme à l’international.
Face au départ vers l’Asie des fabrications de nano-composants, Tera a diversifié son offre en capitalisant sur son expérience dans ce domaine des plus exigeants. Sa politique de R & D lui a permis de développer des analyses de la qualité de l’air en temps réel, un nouveau marché sur lequel il s’est construit un nouveau destin. Trois activités (1) structurent désormais l’offre du groupe
Groupe Tera : une activité de laboratoires
Nous avons repris les activités d’analyse physico-chimiques du laboratoire de Châteauneuf-les-Martigues du Groupe Apave et nous les avons logées au sein d’une filiale à 100 % de Groupe Tera
Pascal Kaluzny, président-directeur général du Groupe Tera
Issue de cette expérience en salle blanche, cette activité se développe avec des besoins nouveaux nés de la demande citoyenne d’analyse, des accidents industriels ou des besoins de contrôle continu. Pascal Kaluzny, président-directeur général du Groupe Tera, s’adressant aux actionnaires confirme sa volonté de poursuivre cette activité par croissance externe. « Sur 2021, écrit-il nous poursuivons cette stratégie de renforcement de notre activité laboratoire, puisqu’en date du 1er avril 2021 nous avons repris les activités d’analyse physico-chimiques du laboratoire de Châteauneuf-les-Martigues du Groupe Apave et nous les avons logées au sein d’une filiale à 100 % de Groupe Tera que nous avons créée : Tera Contrôle. »
Le groupe souhaite développer en propre un véritable réseau de laboratoires spécialisés dans l’analyse des polluants chimiques de l’air, les analyses de toxicologie et de l’environnement et l’analyse chimique de l’air extérieur. Tera élargit progressivement son positionnement aux analyses de laboratoire dédiées à la santé. Avec une offre de location de stations de mesure connectées, complémentaire en temps réel de l’analyse classique en laboratoire, qui cible l’industrie des hautes technologies ainsi que les marchés de l’environnement et de la santé. Tera Environnement a réalisé en 2020 plus de 33 000 analyses auprès de 300 clients.
Les capteurs Tera
Le second volet de l’activité est celui des capteurs, une activité plus particulièrement déployée à Rousset. Tera conçoit, industrialise et commerciale des capteurs “Made in France”. Mais l’ambition n’est pas de fabriquer, le fabless est revendiqué, mais de concevoir et de vendre le concept et les composants à des partenaires industriels. Tera Sensor a annoncé en octobre 2020 un partenariat avec Valeo pour le développement de capteurs de nouvelle génération pour la mesure de la qualité de l’air. La vente de produits finis aux particuliers décolle en Amérique du Nord avec une implantation à Sherbrooke au Québec et la création d’une filiale Tera en Amérique du Nord.
Les Marseillais ont pu découvrir les capteurs Tera sur les panneaux publicitaires de la cité. En partenariat avec la métropole Aix Marseille Provence dans le cadre du projet Diam’s (Digital Alliance for Marseille Sustainbility, Urban innovative actions) 2 000 capteurs citoyens ont été déployés. De plus, les capteurs « pédagogiques » manipulés dans les écoles par Atmosud et la Fédération L’Air et Moi qui a comme objectif de faire des enfants de véritables « sentinelles de l’air », viennent aussi de Tera.
Les datas de l’air
Enfin, Groupe Tera développe des applications pour traiter les datas, issues de ses analyses et en faire des recommandations opérationnelles pour les populations. Valorisées grâce à des algorithmes big data, ces données pourront notamment diminuer l’exposition à la pollution. L’appli mobile « Breathe Up » reliée à l’API (2) et associée avec un capteur, permet aux collectivités de répondre à la demande des citoyens sur la qualité de l’air en informant notamment les populations sensibles avec des recommandations personnalisées suivant leur situation géographique et leur profil.
L’entreprise, avec 120 salariés est en progression de chiffre d’affaires, à 6,30 M€ en 2020, une progression essentiellement due à la croissance externe avec une prévision de 10,2 millions € en 2021 et 12 millions € en 2022. La capitalisation boursière est de 13 millions € et le cours de Bourse oscille entre 4 et 5 euros. 42 % du capital est en bourse, les actionnaires fondateurs détenant la majorité des actions. « Les laboratoires sont les métiers historiques du groupe, explique Laurent Debard, le directeur commercial et associé, provençal du board, nous nous sommes diversifiés depuis dix ans : les laboratoires relèvent du service, les capteurs sont des produits technologiques vendus en OEM (3), ce sont des capteurs propriétaires vendus aux industriels et les datas connaissent les perspectives de développement du numérique ».
(1) Le groupe Tera affiche cinq centres de profit :
- Tera Environnement : laboratoire. location de stations d’analyse et de surveillance en direct
- Toxi-Labo :toxicologie et biotoxicologie
- Téra Contrôle : laboratoire d’analyses et de contrôles réglementaires
- Sensor Tera : R&D et conception de capteurs, services d’intégration personnalisés
- Tera numérique : produits, données et API des utilisateurs finaux pour les services tiers
(2) Application Programming Interface (Interface de Programmation d’Application).
(3) Un OEM, pour Original Equipment Manufacturer, désigne une entreprise chargée de la fabrication de composants pour une autre entité (entreprise, assembleur, etc.)