L’air ça trompe énormément. Les pollutions les plus olfactives, pour ne pas dire « puantes », ne sont pas toujours les plus dangereuses, et les pollutions néfastes pour la santé rusent avec nos narines. Les scientifiques, nous ont appris à nous méfier des atmosphères sympathiques, chaudes et conviviales où l’air devient un polluant. Les mesures sont de plus en plus nombreuses, les analyses plus rigoureuses. Mais le citoyen a du mal à s’y repérer.
Comment visualiser l’invisible ? C’est sur cette interpellation que la Métropole Aix-Marseille-Provence a soumis un dossier à des financements européens et l’a emporté. « Le citoyen, plaide Céline Sales, chef du service écologie urbaine de la Métropole, peut avoir le sentiment que les mesures demeurent insuffisantes, ou tout au moins que les améliorations tardent à se concrétiser. Les citoyens ont de plus en plus besoin d’être informés en temps réel, de pouvoir s’exprimer, de participer, d’avoir de l’impact sur ces questions dans leur vie quotidienne. » Financé à 80 % par l’Union européenne dans le cadre du 3e appel à projets au titre de l’initiative « Actions innovatrices urbaines », DIAMS (Digital alliance for Aix Marseille Sustainability) mobilise un budget de 4,8 millions d’euros.
Les huit partenaires du programme DIAMS
- Atmosud, réseau de surveillance de la qualité de l’air, chargé de coordonner la conception et le développement de la plateforme numérique qui collectera et organisera les données qualité de l’air.
- “A lab in the air”, société de coopération, en charge de mobilisation et du programme d’engagement en faveur de l’amélioration de la qualité de l’air des professionnels et des citoyens.
- Aria Technologie, bureau d’étude expert sur la qualité de l’air et en charge des modélisations.
- Le groupe La Poste, qui participe au programme d’engagement en installant des capteurs qualité de l’air sur ses véhicules qui sillonneront le territoire métropolitain pour collecter des données.
- Matrice, centre de formation, émanation de l’Ecole 42, qui accompagne des étudiants sur la création de start-up. Ils imaginent et créent les services notamment numériques qui pourront être rendus à partir des données collectées sur la qualité de l’air
- La Fédération L’Air et Moi, association qui participe au programme d’engagement en sensibilisant à la qualité de l’air les milieux scolaires.
- Ecologic Sense du Groupe Tera, entreprise basée à Rousset, qui fournit 2 000 capteurs mobiles et 50 stations fixes.
- L’Avitem, association Villes et territoires méditerranéens, en charge de la capitalisation et du partage des bonnes pratiques avec d’autres collectivités et pays européens et méditerranéens.
Le but du programme est de faire participer, adhérer les citoyens, les industries, les écoles, les collectivités, les entreprises, les start-up à la qualité de l’air, à sa pédagogie, en les rendant acteurs de leur cadre de vie. Cette action planifiée sur quatre ans, de novembre 2018 à avril 2022, doit accoucher des plans d’actions « qualité de l’air » sur le territoire métropolitain avec des initiatives novatrices.
Stoppée par la pandémie, une première vague d’action a été reportée. Pour la seconde campagne sont associés :
- Les écoles primaires de la Métropole : environ 50 classes se sont inscrites sur le programme animé par la Fédération l’air et moi.
- Le Grand Port Maritime de Marseille et la CCI Marseille Provence portent un challenge « Smart Port » sur le thème de la qualité de l’air pour améliorer le pilotage des navires en fonction de la qualité de l’air.
- Les industriels volontaires en cours avec la plateforme industrielle de PIICTO.
- Les « ruches » équipées de capteurs installées sur des bâtiments des collectivités dans le but de créer des cartes de l’état de l’environnement.
- Les citoyens par le biais du Living Lab, inauguré fin 2019, qui propose une programmation d’ateliers fédérateurs tout au long de l’année. Ces citoyens seront formés à la remontée de données et aux techniques de mobilisation.
- Les véhicules de La Poste qui vont sillonner le territoire pour collecter des données sur la qualité de l’air pour tester des capteurs de manière mobile et couvrir largement le territoire en implantant les capteurs sur plusieurs centres postaux de la Métropole.