Lors de son point presse tenu samedi 21 mars, le ministre de Santé, Olivier Véran a affirmé que la stratégie en matière de test de dépistage au coronavirus covid-19 allait évoluer : « Nous avons fait le choix d’un usage rationnel des tests, ils ne servent pas à mesurer mais à contenir l’épidémie », a rappelé Olivier Véran.
Il a ensuite affirmer que le gouvernement entendait se donner les moyens « d’évoluer rapidement sur la stratégie de dépistage » pour pouvoir « multiplier les tests au moment où le confinement sera levé ». « Quand je dis multiplier, cela veut dire multiplier. Nous travaillons avec l’ensemble des industriels pour augmenter nos capacités dans les plus brefs délais », a-t-il insisté. La France répond ainsi en partie (après le confinement et pas immédiatement) aux injonctions de l’Organisation mondiale de la santé qui encourage les pays à dépister. Ainsi le 7 mars, dans un communiqué l’OMS observe : « La Chine et d’autres pays montrent qu’il est possible de ralentir la propagation du virus et d’en atténuer l’impact en prenant des mesures universellement applicables, par exemple en agissant dans l’ensemble de la société pour repérer les personnes malades et les faire soigner. »
Actuellement, plus de 4 000 tests sont réalisés chaque jour et les capacités ne sont pas saturées observe le ministère de la santé dans son dernier point de situation. Selon la même source, plus de 60 000 tests ont déjà été réalisés.
Pour certains acteurs, ce n’est pas suffisant et le pays aurait pu s’inspirer de la stratégie d’autres pays. Ainsi le professeur marseillais Didier Raoult, directeur de l’IHU Infection Méditerranée a estimé lundi lors d’une intervention vidéo, qui présentait une étude d’efficacité de la chloroquine, que la France ne testait pas assez systématiquement.
Tests de dépistage : les critiques de Didier Raoult
« On a pris une stratégie différente du monde qui n’est pas une approche technologique », regrette Didier Raoult. Il propose de ne pas limiter les tests de dépistage aux centres de références « car ce sont des tests PCR banals que tout le monde est capable de faire », assure-t-il. Il prend pour exemple les quelques 320 000 personnes testées en Chine et les 250 000 en Corée du Sud près de 250 000.
Vont-ils rester chez eux en attendant d’avoir une détresse respiratoire ou vont-ils se faire tester et traiter ?
Didier Raoult
Pour Didier Raoult, qui est pourtant membre du conseil scientifique qui assiste la stratégie du gouvernement dans ses décisions, propose aux autorités de changer de stratégie et estime dangereux la consigne de rester chez soi pour les personnes affichant des symptômes : « Les gens qui décident doivent se poser la question de ce qu’ils vont faire si ils commencent à tousser et avoir de la fièvre, qu’ils ont été en contact avec une personne malade. Vont-ils rester chez eux en attendant d’avoir une détresse respiratoire ou vont-ils se faire tester et traiter ? », leur demande le spécialiste.
Document source : l’intervention vidéo d’Olivier Véran
Conférence du presse du 21 mars 2020 par le ministre Olivier Véran https://t.co/7BneFdG0lL
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) March 21, 2020
Lien utile :
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