Didier Raoult, le directeur de l’IHU Méditerranée Infection de la Timone croit dur comme fer en l’efficacité de la chloroquine contre le coronavirus covid-19. Ce médicament utilisé contre le paludisme est bien connu des médecins et ne coûte pas très cher.
A l’occasion d’une conférence devant ses équipes lundi 16 mars, il a présenté les nouveaux résultats encourageants de son essai clinique sur 24 patients traités au Plaquenil, l’un des noms commerciaux de la chloroquine. Au bout de six jours, ils ne sont plus que 25% à être toujours porteurs du virus. De plus, les chercheurs ont découvert qu’un traitement antibiotique supplémentaire, l’Azithromycin, faisait encore plus baisser la charge virale. « Tous les gens qui meurent du corona, meurent avec le virus. Le fait de ne plus avoir le virus change radicalement le pronostic », insiste Didier Raoult.
Didier Raoult juge le confinement inefficace
Didier Raoult est l’un des onze experts membre du conseil scientifique qui conseille Emmanuel Macron dans la crise du coronavirus Covid-19. Il se montre cependant très critique sur les mesures de confinement prises par le Président de la République : « La dernière qu’on a instauré une quarantaine à Marseille, c’était pour le choléra et je vous assure que ça n’a pas marché », déclare-t-il en conférence ce lundi 16 mars. Pour le spécialiste, il faut faire autrement : « A l’époque actuelle, il faut diagnostiquer et traiter », estime-t-il.
La France doit multiplier les tests
Pourtant, la France est loin d’être la nation la plus performante en nombre de tests. Tandis que la Chine a testé 320 000 personnes et la Corée du Sud près de 250 000, la France arrive loin derrière avec seulement 6 628 tests effectués au 5 mars. « On a pris une stratégie différente du monde qui n’est pas une approche technologique », regrette Didier Raoult. Il propose de ne pas limiter les tests aux centres de références « car ce sont des tests PCR banals que tout le monde est capable de faire », assure-t-il.
Le professeur marseillais propose aux autorités de changer de stratégie et estime dangereux la consigne de rester chez soi pour les personnes affichant des symptômes : « Les gens qui décident doivent se poser la question de ce qu’ils vont faire si ils commencent à tousser et avoir de la fièvre, qu’ils ont été en contact avec une personne malade. Vont-ils rester chez eux en attendant d’avoir une détresse respiratoire ou vont-ils se faire tester et traiter ? », leur demande le spécialiste.