Quatre ans après son lancement, le service d’autopartage de voitures électriques Totem Mobi change de modèle et crée une société coopérative d’intérêt collectif (Scic) avec la Métropole Aix-Marseille Provence. Martine Vassal et la présidente de Totem Mobi, Emmanuelle Champaud, ont officiellement signé les statuts de la nouvelle société mercredi 26 février au Pharo. Baptisé Totem Provence, cette structure va porter le développement du réseau de véhicules électriques sur tout le territoire. Alors que Totem Mobi compte actuellement 20 000 conducteurs inscrits pour 175 véhicules sur Marseille, la Métropole veut porter ce nombre à 600 dans les cinq ans à venir. La SCIC table sur un chiffre d’affaires d’un million d’euros cette année et de 3 millions d’euros à terme.
La Métropole et la Banque des Territoires investissent 800 000 euros dans Totem Provence
« C’est un moment crucial pour nous, explique Emmanuelle Champaud. Un peu comme l’arrivée de la caisse des dépôts au capital en 2017 ». D’ailleurs, la Banque des Territoires (ex-caisse des dépôts) est le deuxième investisseur majoritaire de la SCIC à la même hauteur que la Métropole. Les deux actionnaires apportent 400 000 euros chacun. Six autres entreprises participent à l’aventure avec des tickets symboliques de 900 euros : Seasy, Ody-C (le fonds de dotation de l’association Entrepreneurs pour la planète), GPS-sourcing, NGE, GSA Prado et Enedis. « En tant que gestionnaire du réseau électrique, nous sommes un partenaire naturel de Totem. On espère les aider à développer leur réseau tout en testant des solutions de recharge innovantes », a commenté Frédéric Béringuier, le directeur d’Enedis dans les Bouches-du-Rhône lors de la création des statuts. Avec sa société à capital variable, Totem Provence espère attirer d’autres sociétés. Elle est notamment en discussion avec BNP Paribas.
Après Aix-Marseille, Totem Mobi vise les métropoles voisines
Après Marseille, elle va proposer son service aux autres grandes communes de la métropole. Elle démarre une expérimentation à la Ciotat le mois prochain et espère rapidement s’implanter à Aix-en-Provence : « Une cible prioritaire avec son importante population étudiante », précise Emmanuelle Champaud. Et elle ne compte pas se limiter à Aix-Marseille. « Nous venons de signer avec le Grand Avignon pour une autre Scic », dévoile la patronne à Gomet’. Elle pourrait même retenter l’aventure dans l’Hérault malgré les différends qui l’ont opposés à la métropole Montpelliéraine qu’elle a finalement quitté en mai dernier : « On y retournera différemment en impliquant davantage les collectivités », explique Emmanuelle Champaud. Totem Mobi pourrait également bientôt exporter son concept. Elle discute notamment avec la Suisse et l’Afrique du Sud. « Un représentant de la ville de Cape Town vient nous rencontrer très prochainement pour savoir comment appliquer notre modèle dans sa ville », raconte-t-elle.