La météo est au beau fixe pour la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. La Région et le Département des Bouches-du-Rhône ont présenté chacun de leur côté, lundi 10 septembre, leurs premiers chiffres de la saison estivale en matière de tourisme. Avec 31 millions de séjours touristiques dans la région, c’est meilleur niveau de fréquentation touristique depuis 10 ans au premier semestre 2018. La tendance est particulièrement favorable à l’international, qui représente 6 millions sur les 31. « Les nouveaux hôtels, la nouvelle offre culturelle et les grands évènements internationaux nous ont permis de performer », déclare François de Canson, président du comité régional de tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte-D’azur, après une période post attentat difficile.
L’hôtellerie s’en réjouit. Les établissements de Paca qui ont réalisé l’une des meilleures performances de France hors Paris, ont vu les nuitées internationales augmenter de 3,3% avec une hausse de 6,1% dans les hébergements collectifs et les résidences de tourisme entre janvier et juin ainsi qu’une progression des touristes internationaux dans l’hôtellerie de plein air malgré une baisse générale de -20,3% entre avril et juillet.
Les Bouches-du-Rhône 4e département de France
Au niveau départemental, les Bouches-du-Rhône deviennent le quatrième département en terme de nuitées hôtelières, derrière Paris, la Seine-et-Marne et les Alpes-Maritimes. Même si le touriste en Provence l’été est principalement français, voire francilien, et réside à l’hôtel ou en résidence secondaire environ cinq jours, les nuitées hôtelières étrangères augmentent de 16% de mai à juillet. Dans le top 3 des provenances, le Royaume-Uni arrive en premier avec 531 700 touristes, en hausse de 7%, les États-Unis en deuxième avec 446 300 touristes en hausse de 12% et l’Allemagne en troisième avec 398 700 touristes en hausse de 1%. Parmi les autres nationalités, les touristes du Proche et moyen Orient sont en hausse de 39% et les Japonais de 20%. Les Américains deviennent par ailleurs la première clientèle étrangère de la Métropole en hôtellerie sur la période de mai à juillet.
Du côté de l’aéroport Marseille-Provence on ne pouvait pas espérer mieux. « Les mois de juillet et d’aout ont été les deux mois les plus fréquentés dans l’histoire de l’aéroport » avec près d’un million pour chaque mois, commente Julien Boullay, directeur marketing à l’aéroport. Le trafic international progresse de 5,6%. Mais la plus forte hausse est enregistrée pour la clientèle américaine avec une croissance de 12% là où la moyenne nationale est de 2%. Ensuite, le trafic avec Montréal a augmenté de 7,2% et celui avec Francfort de 52%.
Des campagnes pour promouvoir le territoire
Pour attirer, la Région mène des opérations promotionnelles. Paca vise directement les voyageurs avec la société Expedia dans une campagne pour les Alpes et la Provence et cible trois pays : les Etats-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni. « À mi-campagne on peut dire que le résultat est déjà là avec une augmentation de 20 à 30% du nombre de nuitées des concernés sur les sites du groupe Expedia », analyse François de Canson. La campagne doit se terminer fin septembre et les résultats devraient être communiqués en novembre. Mais la Région Sud joue aussi ses cartes auprès des tour operators. Du 19 et 20 mars 2019, près de 1000 tour operators de 70 pays viendront à Marseille pour une opération séduction.
L’aéroport Marseille-Provence s’ouvre à l’Europe de l’Est et (sûrement) à New York
L’aéroport de Marseille-Provence tente d’élargir l’éventail de ses liaisons. « On progresse pas beaucoup, Air France a quand même un monopole et quand on voit nos concurrents italiens ou espagnols qui rendent très accessibles leurs destinations comparées à la nôtre où tout est régulé… », déplore Loïc Chovelon, directeur général du CRT Paca. « Il faut continuer à se battre et essayer de convaincre le ministère du Tourisme de nous mettre des destinations directes ». De nouvelles destinations sont tout de même prévues en Europe de l’Est pour l’été prochain et s’ajoutent à Prague, déjà desservie : Cracovie, Varsovie, Budapest et Bucarest. « On discute avec pas mal de compagnies françaises et américaines [avec la hausse de touristes américains]. La ligne directe [New York-Marseille] on l’aura dans les deux ou trois ans, c’est maintenant quasiment une certitude », ajoute Julien Boullay. « Pour la Scandinavie rien de confirmé mais peut-être un retour de ligne sur le Danemark et/ou la Suède. Pour Moscou des négociations sont prévues ».