Nicolas Guyot abonde dans la même direction : « on ne souhaite pas la mort de tout ça, on est dans la régulation, l’équité ». Or précisément, en la matière, une ville semble faire figure de mauvaise élève : « Une seule ville a choisi de ne pas réguler, c’est Marseille » fulmine Laurent Duc, qui demande avec force la mise en application de la réglementation sur le changement d’usage. « Depuis 2015, la loi Alur oblige les communes de plus de 200 000 habitants à faire un changement d’usage » explique-t-il, en soulignant qu’Aix-en-Provence a pris ce virage, avec succès selon lui.
Ne pas devenir Venise ou Barcelone
Qu’est-ce que ce changement d’usage ? Pour les propriétaires d’un appartement déclaré comme résidence secondaire, il s’agit d’une autorisation que délivre les services de la Mairie, avec laquelle « un numéro d’enregistrement est accordé » au loueur. Et qui permet donc un suivi administratif et fiscal plus strict de ce dernier. Or, avec « 50 000 meublés touristiques » dans la cité phocéenne, le manque à gagner est énorme pour la Ville avance l’UMIH. « Recenser et changer d’usage, cela permet de collecter une taxe de séjour » avance Laurent Duc, qui ajoute, chiffres à l’appui : « aujourd’hui en France, l’hôtellerie collecte 380 millions d’euros de taxe de séjour, la location de meublés touristiques en représente 40 millions seulement ».
Or en la matière, il rappelle que parmi les plateformes de location de meublés touristiques, « seule Airbnb collecte de l’argent, pour seulement 40 % de l’offre ». Afin d’illustrer son propos, Laurent Duc sort de sa manche deux exemples : Barcelone et Venise, deux villes dans lesquelles les populations ont été écartées des centres-villes du fait des locations de meublés touristiques (« 200 000 à Barcelone », selon le président de l’UMIH). Afin de ne pas suivre la même pente, il invite les édiles marseillais à imiter les exemples de Paris, Lyon ou encore Aix. «Avant il y avait 12 000 [meublés touristiques], maintenant il n’y en plus que 7 000 » se félicite-t-il concernant cette dernière ville, alors qu’à Marseille, « l’offre de meublés touristiques a augmenté de 5 % en un an ».