Enseignant à l’école d’ingénieurs d’AMU Polytech Marseille qui forme plus de 1000 étudiants par an, Nicolas Abgrall est revenu mercredi 15 septembre sur l’importance des liens entre université et entreprises, dans le cadre de la Semaine AMU-Entreprises (SAE).
Gomet’. Pourquoi existe-t-il une si forte proximité entre Polytech Marseille et le monde socio-économique ?
Nicolas Abgrall. La journée dédiée à l’innovation de la SAE a permis de mettre en valeur les liens historiques entre l’école d’ingénieurs d’Aix-Marseille Université et les entreprises et présenter des réalisations issues de nombreux échanges qui existent actuellement entre ces deux mondes. Le dialogue permanent avec les entreprises par le biais des stages, des contacts avec les diplômés qui font l’objet d’un suivi (enquête d’insertion) et l’implication dans des projets communs permet à l’école de faire évoluer ses programmes et d’adapter en permanence son offre en compétences. Certains de nos étudiants sont en alternance, donc à la fois inscrits dans une démarche universitaire et salariés. D’autres ont créé leur propre entreprise et bénéficient du statut national d’étudiant entrepreneur et d’un accompagnement individualisé pendant la formation.
Quels sont pour les étudiants les enjeux de cette participation à la SAE ?
N. A. C’est un rendez-vous annuel que nous ne ratons pas. Cela confère à l’école une visibilité : nous communiquons sur les huit filières de Polytech : génie biologique, génie biomédical, génie civil, génie industriel, informatique, matériaux, mécanique et énergétique, microélectronique et télécommunications. C’est une façon de rester au contact du monde économique et industriel car les élèves doivent trouver leur place dans l’entreprise et nous nous devons de rester aux plus près des besoins de celle-ci. Nous avons également la volonté de valoriser les projets de nos étudiants.
Quels sont-ils ?
N. A. Les élèves ingénieurs développent des projets technologiques innovants comme SafeGouv, mis au point par des étudiants du département informatique en coordination avec la start-up Net Guard ainsi que la ville de Marseille. Il s’agit d’une plateforme éducative nationale de sécurité informatique dédiée aux institutions publiques. Dans le cadre de ce dispositif, les étudiants détectent d’éventuelles failles de sécurité, auditent et indiquent les correctifs à apporter sur les sites de la Ville. Les élèves ingénieurs de la filière génie industriel programment quant à eux des robots de téléprésence dans le cadre d’un partenariat avec la PME AXYN Robotique. Notre objectif est de démontrer les compétences de l’école et des étudiants auprès des industriels pour de futurs projets collaboratifs.
Polytech est-il un facteur de dynamisme économique du territoire ?
N. A. Oui, les étudiants qui après leur diplôme choisissent d’intégrer une entreprise régionale sont nombreux. Polytech est un acteur économique territorial. D’ailleurs, nous avons conclu de nouveaux partenariats avec des acteurs privés et institutionnels qui soutiennent l’école et ses projets, pour l’achat de nouveaux équipements, par exemple. La SAE nous a aussi permis de montrer toutes les compétences transdisciplinaires de l’université. Par exemple, nous avons développé un projet sur le stockage d’énergies en nous associant avec la faculté de sciences économiques pour proposer une étude sur son dimensionnement et sa rentabilité financière.