Xavier Perrier, l’ancien cadre de l’usine Alteo de Gardanne, a annoncé mardi 8 décembre devant le tribunal de commerce de Marseille qu’il retirait son offre de reprise. Il a expliqué sa décision à l’AFP par l’absence de réponse de l’État à une demande de garantie de prêt de 50 millions d’euros pour financer son projet. Xavier Perrier s’était associé avec Alain de Krassny, le P-dg de Kem One, un industriel lyonnais également présent à Fos-sur-Mer. Son offre était la seule à prévoir de conserver l’ensemble des activités : la transformation de bauxite, à l’origine des boues rouges, et la production d’alumine. Désormais, il ne reste plus que l’offre de United Mining Supply (UMS), un groupe de logistique installé en Guinée.
Vers la fin du site de stockage de Mange-Garri
UMS appartient à l’homme d’affaires franco-libanais-guinéen Fadi Wazni. Sa proposition prévoit de ne conserver que la production d’alumine et de stopper à terme les importations de Bauxite. L’arrêt de la transformation de bauxite permettrait la fermeture du site de stockage de Mange-garri à Bouc-Bel-Air. Un argument qui séduit le maire de la commune Richard Maillé qui a apporté son soutien à l’offre d’UMS aux côtés d’Hervé Granier, le maire de Gardanne, dans un communiqué de presse envoyé aux rédactions vendredi dernier. Pour compenser les importations de Bauxite, UMS indique qu’ils se fournira en poudre brute venant d’Europe et raffinée à Gardanne. Selon les estimations, cette transformation impliquera la suppression d’une centaine d’emplois sur les 500 personnes employées au total par le site. « Je suis abasourdi par la lâcheté des maires de Gardanne, Bouc Bel Air Simiane-Collongue et Cabries-Calas qui ont fait le choix démagogique de favoriser l’offre d’UMS portée par une entreprise opaque ayant son siège social dans un paradis fiscal » , dénonce pour sa part le député (LEF) de Gardanne, François-Michel Lambert (LEF) dans un communiqué envoyé suite à l’abandon de l’offre de Xavier Perrier. Il estime que « ce choix c’est aussi celui de la pollution hors de nos frontières qui sera bien plus importante. Il est enfin celui de la destruction d’une partie de l’emploi dans un territoire déjà fortement impacté par le chômage et la misère sociale ». Pour le député, il n’est pas trop tard pour sauvegarder l’ensemble de l’activité de l’usine. Il réclame ainsi l’intervention de l’Etat : « L’alumine et la bauxite ont été intégrées début septembre 2020 par la commission européenne dans la liste des matières stratégiques, j’attends un geste fort de l’Etat pour le maintien de cette activité stratégique garante de notre souveraineté ».
Suite à l’audience de cette dernière offre en course pour la reprise d’Alteo, le tribunal de commerce a fixé son délibéré au 7 janvier prochain.
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