En novembre 2019, Renaud Muselier demandait en introduction de Méditerranée du Futur « du concret, du concret et du concret ! ». Un an plus tard, l’épidémie de Covid-19 est passée par là mais les acteurs des deux rives de la Méditerranée ont continué à travailler sur les projets de coopération internationale. Pour l’acte IV de l’événement, organisé le 1er décembre, les partenaires ont fait un point d’étape sur l’avancée de certains projets concrets portés à la fois par Méditerranée du Futur et par le Dialogue des deux rives (comité 5+5, organisations internationales, société civile) dans les domaines de l’environnement, de la culture ou encore de la santé.
Du plastique à partir des algues échouées en Méditerranée
La société Eranova a présenté son projet d’usine de production de bioplastique à partir d’algues vertes sur la zone portuaire à Port-saint-Louis-du-Rhône. Le chantier vient de démarrer pour un mise en service prévue en juin. Sur son démonstrateur, Eranova compte employer une dizaine de personnes et la deuxième étape aboutirait à la création d’une soixantaine d’emplois. L’entreprise regarde déjà à l’international. Elle a déjà signé un accord avec l’Arabie Saoudite pour développer sa technologie : et « d’autres pays méditerranéens comme la Turquie et la Tunisie sont intéressés », annonce Philippe Lavoisier.
Pure Ocean à la recherche des antibiotiques de demain
Economie bleue toujours avec la Fondation Pure Ocean. Ce fonds de dotation fondé par David Sussmann, le patron de Seafoodia, s’est lancé à la recherche de nouveaux antibiotiques grâce à la biodiversité de la Méditerranée et des océans. « Aujourd’hui, de plus en plus de virus et de bactéries sont résistants aux antibiotiques connus. Selon un rapport de l’OMS de 2016, l’antibiorésistance pourrait causer en 2050 environ 10 millions de morts par an. D’où la nécessité de trouver de nouveaux traitements au plus vite », explique Atlantine Poggio-Pasqua, coordinatrice scientifique de Pure Ocean. Avec son projet Oceantibios, elle compte analyser les relevés de plancton réalisés depuis 2016 par le bateau de recherche Tara Ocean pour découvrir de nouveaux candidats médicaments. Pure Ocean s’est associé avec l’Institut méditeranéen d’océanologie pour faire cette recherche qui nécessite un investissement de départ de 80 000 euros.