En redressement judiciaire depuis fin 2019, l’usine Alteo de Gardanne a été mise en vente par les administrateurs judiciaires en juin dernier. Les syndicats (CGT, FO et CFE-CGC) ont pu consulter les projets de reprise présentés par les candidats. Plusieurs sources de presse citant l’AFP ont communiqué leurs identités.
Un américain et deux britanniques
Au nombre de huit, les propositions de rachat du fabricant d’alumine émanent de fonds d’investissements et d’industriels du monde entier. La première offre est portée par la société d’investissement américaine New Day Aluminium, originaire de Louisiane. Ce producteur d’alumine est historiquement implanté en Amérique du Nord mais connaît également bien la France car il a racheté en 2017 l’ancien site Alteo de la Bathie en Savoie. Il serait présent dans deux dossiers déposés au tribunal. Le deuxième candidat est le fonds d’investissement britannique Tiger Hill, fondé par Indranil Ghosh et impliqué dans plusieurs secteurs diversifiés comme le tourisme, l’hôtellerie et la pharmaceutique. Ensuite, le fonds de pension United Sigma s’est associé avec le chinois Chalco, un conglomérat spécialisé dans la production d’aluminium, pour proposer la reprise de l’usine Alteo de Gardanne.
Alteo : une reprise sans boue rouge ?
Côté français, la plateforme d’investissement Capza, soutenue par Axa, est sur les rangs pour la reprise. Elle dispose d’un portefeuille d’actifs de 4 milliards d’euros en gestion avec des participations dans des sociétés aux activités très diversifiées comme la sécurité incendie, le digital et l’assurance mutuelle. La société parisienne de capital-investissement Hivest propose également une reprise partielle de l’activité d’Alteo à Gardanne. Elle est notamment actionnaire du groupe de fruits coupés Saint-Mamet et du spécialiste des services électroniques Eolane. Que ce soient les Français ou les étrangers, ces offres auraient pour point commun de mettre de côté l’activité de traitement de bauxite dont les déchets sont les fameuses boues rouges qui ont défrayé la chronique durant de nombreuses années du fait de leurs rejets en mer (*). D’autres pourraient reprendre la totalité de l’activité.
Deux offres proposent de maintenir plus de 400 emplois
L’ancien directeur des opérations de l’usine, Xavier Perrier, a également fait une offre de reprise d’Alteo qui pourrait avoir le soutien des syndicats car il propose de conserver l’ensemble des activités et 430 emplois sur les 511 que compte l’usine. Enfin, le monégasque MRG spécialisé dans le commerce de métaux, se positionne via sa filiale Metalcorp Group et le maintien de 450 emplois. Le tribunal de commerce de Marseille doit examiner ces offres dans le courant du mois de septembre pour sélectionner le meilleure offre au début de l’automne.
(*) Interrogé lors de sa première rencontre avec la presse lundi 24 août, le jour de sa prise de fonctions, le nouveau préfet des Bouches-du-Rhône et de la région, Christophe Mirmand s’est refusé à tout commentaire sur Alteo déclarant ne pas connaitre à ce stade suffisamment le dossier. Rappelons que le site bénéficie d’un délai supplémentaire, jusqu’au 30 août, pour respecter deux dernières normes de rejets en mer.
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