Grâce à son système de veille internationale, l’Union des fabricants de calissons d’Aix (UFCA) a pu détecter la tentative d’un homme d’affaires chinois peu scrupuleux de déposer la marque Calissons d’Aix dans son pays. Heureusement, l’alliance des artisans aixois avait déjà déposé ce nom pour l’Asie à l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). Cette tentative d’usurpation a donc rapidement été avortée.
Pas d’IGP avant 2018
Cette nouvelle mésaventure rappelle le besoin urgent pour les industriels aixois de protéger leurs produits des contrefaçons. Depuis quatorze ans, les professionnels essayent d’obtenir un label unique pour les calissons actant d’une recette et d’un savoir-faire particuliers. Cette initiative demande l’élaboration d’un cahier des charges prouvant à l’Institut national de l’origine et de la qualité (l’INAO responsable des IGP et AOP) que le dessert aixois est unique. Dernier blocage en date, le refus par l’INAO de différencier les amandes méditerranéennes des autres : « Il a fallu payer un bureau d’études pour qu’il trouve les propriétés spécifiques du fruit sur le bassin méditerranéen. Nous avons finalement réussi à déterminer que ce qui la différencie de sa sœur américaine, c’est sa forte teneur en gras », raconte Maurice Farine. Le dossier est maintenant complet et sur le bureau de l’INAO. Un délai de six mois est prévu pour les éventuels recours. L’instruction reprendra en suite son cours. Pas de calendrier précis, une chose est sûre, les calissons d’Aix n’obtiendront pas leur IGP avant l’année prochaine. Ce qui n’empêchera pas de continuer les industriels à poursuivre leur stratégie d’expansion.
Après les Etats-Unis, la Chine ?
« On a toujours été copié de tous temps et c’est finalement plutôt flatteur », s’amuse Maurice Farine, l’ancien patron de la Confiserie du Roy René qui a passé la main à Olivier Baussan en 2014. L’entrepreneur ne semble pas s’être particulièrement ému de la menace chinoise. Pour lui, c’est une nouvelle preuve de l’intérêt du marché chinois pour la douceur aixoise. Les Calissons pourraient donc bientôt s’attaquer à l’Asie en vente indirect ou sous la forme de boutiques comme elle vient de le faire à Miami. D’autres pourraient suivre aux États-Unis, notamment à New-York et sur la Côte Ouest.