Et si vous pouviez admirer les fonds marins sans faire d’apnée ni porter de bouteilles de plongée ? C’est l’expérience inédite de « l’Aquabulle » inventée en 1970 par Jacques Rougerie, architecte océanographe et spécialiste de l’habitat sous-marin. « Cette petite cabane dans les arbres », comme il aime l’appeler, est immergée au cœur du Musée subaquatique de Marseille jusqu’au 13 septembre, avant de rejoindre le SAGA, sous-marin jaune du commandant Cousteau, entreposé dans un hangar de l’Estaque.
Antony Lacanaud, le créateur du musée, se félicite d’avoir « monté l’opération en 15 jours » grâce à l’engagement des parties prenantes. Plusieurs mécènes dont Rougerie+Tangram (nouvelle entité née de la fusion des deux cabinets d’architecture) et Green City Organisation ont « tout de suite suivi pour concrétiser cette exposition au moment du congrès de la nature » affirme-t-il.
Grâce à un système ingénieux, cette bulle de 1,8 mètres de diamètre, permet de respirer librement sous l’eau « et ce jusqu’à 50 mètres de profondeur ! » s’enthousiasme encore Jacques Rougerie, 40 ans après son projet de « Noël sous la mer » en 1981 à Marseille.
Immergée pendant une semaine à 5 mètres de profondeur, l’expérience a été l’occasion de faire bénéficier à 70 jeunes marseillais d’un baptême de plongée. Selon Hervé Menchon, l’adjoint au littoral de la ville de Marseille : « La ville doit retrouver la culture de la mer et sensibiliser les plus jeunes à la biodiversité ». Ainsi, cette exposition temporaire s’inscrit dans une vision plus globale de la municipalité au moyen de « démocratiser le littoral pour apaiser la ville » affirme l’élu écologiste. Le photographe attitré du musée, Guillaume Ruoppolo, va dans son sens. Par son travail, l’artiste transmet « une proximité avec le littoral » pour le rendre « accessible au plus grand nombre ».
Marseille, berceau de la plongée, propose encore peu d’activité de découverte du littoral, de pédagogie sur la biodiversité marine. Le projet de « sentier sous-marin » pourrait y remédier en 2022 pour un budget de 100 000 euros. Ce chemin aquatique, signalé à l’aide de bouées, inclura le Musée subaquatique de Marseille, et passera autour de l’encre et de zones riches en biodiversité. Hervé Menchon l’évoquait déjà le 8 juin au micro de Gomet’, à l’occasion de la mise à l’eau de la neuvième œuvre du musée subaquatique « Résilience ».
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