Participant mercredi 3 juin à Nancy au concours national « Ma thèse en 180 secondes », Rachida Brahim a obtenu le deuxième prix. S’ouvre ainsi pour elle l’accès à la compétition internationale des chercheurs capables de résumer clairement et brièvement leurs travaux.
Boursière de la Région Paca, la jeune femme a enquêté sur trois décennies de crimes xénophobes dans l’Hexagone. De la flambée de violence raciste à Paris en 1973 au meurtre d’Ibrahim Ali à Marseille en 1995. Elle constate une stigmatisation de l’étranger, principalement d’origine maghrébine. Et ses recherches s’appuient sur le concept de « racialisation ». Une notion démentie biologiquement, mais socialement construite.
Grands menteurs
Dans sa démonstration de trois minutes (voir ci-dessous), Rachida Brahim n’hésite pas à oser cet exemple de stigmatisation abusive : « Admettons que tous les hommes mesurant plus d’1m85 sont des menteurs… » Et met ainsi le jury (et les sourires) de son côté. La thèse universitaire de cette doctorante est dirigée par le professeur Laurent Mucchielli, à la Maison des Sciences de l’homme de l’Université Aix Marseille. Son intitulé complet est « Crimes racistes et racialisation . Procès de différenciation et d’universalisation de groupes ethniquement minorés dans la France contemporaine, 1971-2003. »