Un an après avoir récupéré en gestion la Villa Gaby, quel bilan tirez-vous ?
Dario Mougel* : Cela fait déjà deux ans que l’AP-HM a lancé son appel d’offre et a choisi notre agence MCO Congrès pour conduire son développement futur. Depuis seulement 4 mois, les travaux sont réellement finis dans la bâtisse principale et les espaces intérieurs de conférences et de réception sont livrés avec l’exigence de finition que nous souhaitions apporter dans cette réhabilitation pour qu’elle soit exemplaire. L’activité 2015/2016 a donc été en interstice entre les phases de travaux. Mais elle a déjà été riche en événements.
Vous évoquiez le concept d’une Villa Médicis de la santé. Est-ce que votre objectif est atteint ?
D. M. : L’ouverture aux scientifiques et aux sociétés savantes oeuvrant dans les domaines de la santé reste notre objectif premier. Les premières réunions vont dans ce sens et nous accueillons plusieurs types de réunions : réceptions, journées de travail, séminaires, journées de recherche, soirées-conférences réunissant des publics médicaux régionaux et nationaux, réunions-congrès inter CHU, réceptions pour dîners ou cocktails, soirées de gala de congrès… Nous venons, par exemple, d’accueillir avec succès des mini congrès d’audiences nationales de 80 à 150 participants en formule ateliers qui se sont très bien déroulés dans nos 7 salles de réunions et salons. Exemple avec la réunion Winfocus pour les urgentistes français se formant à l’échographie sur une vingtaine de machines d’échographie – 120/150 participants, à l’invitation du Dr. Tomislav Petrovic. Depuis, la Villa Gaby a été retenue comme le lieu de rendez-vous annuel de cette manifestation.
Autre exemple : le congrès de printemps de Radiologie Interventionnelle de la Société Française d’Imagerie cardiaque (SFICV) pour les professeurs Hicham Kobeiter, et Alexis Jacquier. Le cadre de la Villa Gaby s’est révélé extrêmement propice pour ces réunions pratiques en ateliers de deux à trois jours de formations recherchant l’interactivité et la convivialité entre participants. La Fondation Maladie Rares a aussi organisé son université d’été à l’invitation du Professeur Nicolas Lévy. Le projet Giptis, Institut de recherche et de médecine du futur dédié aux maladies rares dont le Professeur Nicolas Lévy est l’initiateur, y tient ses premières réunions de préfiguration scientifique. Ce projet structurant pour Marseille devrait s’ouvrir début 2019 sur le Campus Timone. L’organisation de workshops nationaux et internationaux, réunions de « Board » commencent donc à se multiplier (professeurs JN Argenson, J Régis, G Magalon…).
Notre département de gestion d’associations est complémentaire avec l’activité événements et accueil, puisque des conseils d’administration de sociétés françaises et européennes, que nous gérons, se réuniront à la Villa Gaby dans les mois à venir : SFA (Société Française d’Arthroscopie), ESSFN (European Society for Stereotactic and Functional Neurosurgery) …. Le Professeur Marc Giovannini de l’Institut Paoli Calmettes y a programmé toutes les réunions annexes au congrès international ENDO EUS qui se déroulera à la Villa Méditerranée en 2017. Les chirugiens plastiques de l’AMCEP, les dermatologues ou cardiologues, dentistes….. d’associations régionales regroupant majoritairement des médecins du privé se réunissent maintenant régulièrement à la Villa Gaby. La Villa Gaby s’ouvre donc largement sur la communauté scientifique marseillaise et commence à devenir un outil de rayonnement en Méditerranée et plus simplement à l’international. Le soutien aux organisations caritatives, ONG…. tient aussi une place importante dans notre philosophie. Nous allons poursuivre dans cette voie et proposer un service d’accueil d’exception qui doit être ressenti comme unique.
Vous effectuez actuellement des aménagements dans la Villa. Quels sont-ils et quel est le montant de l’investissement ?
D. M. : L’investissement nécessaire pour réhabiliter et valoriser cette Villa Gaby dépassera au final les deux millions d’euros. Nous effectuons encore actuellement les travaux d’aménagement des espaces jardin dans le parc arrière avec la livraison d’un espace serre-orangeraie qui apportera un véritable complément aux espaces terrasses. Tous les travaux intérieurs n’étaient non pas superflus mais indispensables. C’est tout l’intérêt de ce montage public/privé que nous avons bâti avec l’AP-HM qui se décharge de l’entretien d’un bien qui coûtait fort cher et permet en même temps de le valoriser pour en faire un outil de rayonnement pour la communauté scientifique. [pullquote]A terme, Marseille bénéficiera d’une Villa Médicis des sciences pour rayonner parmi les grandes métropoles internationales.[/pullquote] Le montage est gagnant/gagnant mais la tâche est lourde. La bâtisse « prenait l’eau », comme l’on dit, murs et toitures, ainsi que les ouvrages de soutènement doivent encore être repris. Les murs mitoyens avec nos voisins nécessitaient des consolidations d’urgence, la route d’accès était dangereuse et des travaux de surfaçage et de voiries étaient essentiels pour améliorer l’accessibilité des publics. Tout cela est en cours de réalisation. C’est le prix qu’il fallait et qu’il faudra investir pour réhabiliter et valoriser ce patrimoine marseillais exceptionnel. A terme, Marseille bénéficiera d’une Villa Médicis des sciences pour rayonner parmi les grandes métropoles internationales.
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Le site marseillais est réputé pour son excellence en matière de santé. Que faudrait-il pour le faire rayonner encore plus ?
D. M. : Nous préférons parler de « communauté scientifique marseillaise » pour intégrer les universitaires mais aussi les professionnels du privé comme ceux de la recherche ou de l’industrie qui sont de grande valeur. Tous ces scientifiques ont dans leur culture génétique que la Villa Gaby est quelque part à eux et qu’elle contribue à satisfaire leurs ambitions. L’ouverture vers le monde économique au sens large est aussi dans nos objectifs pour ne pas sectoriser nos actions, mais rester réceptifs à la société civile et à tout ce qui peut servir au rayonnement de notre ville. Le monde de la santé a aussi tout intérêt à ces échanges car l’on voit combien sont riches de contacts les réunions et les événements qui savent intéresser et parler aux décideurs et aux acteurs de la société civile.
Quels sont vos projets et principaux rendez-vous dans les prochains mois ?
D. M. : Accueillir des réunions et manifestations complémentaires à ce qui peut se faire dans les universités et cadres institutionnels ou même privés. La formation autour de la « simulation » y aura sa place. Nous accueillerons bientôt une réunion très intéressante utilisant, pour la santé, les innovations des imprimantes 3D qui permettent la reconstitution de membres factices sur lesquels la formation pratique peut se faire, et bientôt des organes vivants. Nous travaillons à d’autres réunions de ce type. Nous ambitionnons également de créer nos propres événements qui traiteront en mode « Forum » des grandes innovations en cours qui touchent les sociétés savantes et disciplines chirurgicales ou médicales, e-santé, télémédecine …
[pullquote]Nous travaillons ainsi à une réunion prospective nationale sur la e-santé/e-dermatologie[/pullquote] Nous travaillons ainsi à une réunion prospective nationale sur la e-santé/e- dermatologie pour les dermatologues qui rassemblera les médecins spécialistes mais aussi les start-ups, et personnels soignants qui seront les utilisateurs finaux de ces innovations. Nous souhaitons également prendre le temps nécessaire à l’établissement d’un véritable réseau euro-méditerranéen de scientifiques pour qui la Villa Gaby constituerait un point d’ancrage. Ce comité scientifique international sera très important pour guider notre développement et nos investissements.
* Dario Mougel (à droite) est, avec Marc Crousillat (à gauche), le dirigeant de la société MCO Congrès et gestionnaire de la Villa Gaby.