Quelques jours après avoir présenté deux focus sur l’inclusion et l’éducation, Yvon Berland, candidat soutenu par LREM à Marseille, présentait son programme complet mercredi 26 février à Wellio (2e arrondissement), dans son QG de campagne. Même si l’intégralité des mesures n’est pas encore connu et que le chiffrage global des propositions reste encore à réaliser, il a donné un aperçu global de vision « pour transformer Marseille », avec « l’éducation en fil rouge ».
La méthode Berland : entre « rupture avec la gouvernance du passé » et « fin de l’entre soi »
« Nous avons une opportunité historique de changer le destin de cette ville » : c’est ce que veut croire Yvon Berland, engagé dans une course contre la montre pour remonter la pente de sondages dans lesquels il apparaît en posture délicate. Pour cela, il en est persuadé : « notre programme doit s’appuyer sur un changement de paradigme concernant la gouvernance ». Une gouvernance qu’il dit vouloir faire reposer sur « des élus compétents » et des « maires de secteurs avec plus de responsabilités, avec lesquels seraient passés des contrats d’objectifs et de moyens », adaptés selon « les spécificités de chaque secteur ».
D’ailleurs, Yvon Berland l’affirme, il compte « organiser un conseil municipal par mois, pour permettre aux élus de débattre et de rendre compte ». Tous comme les autres listes qui s’opposent à Martine Vassal, candidate LR et Présidente du Département et de la Métropole, il se croit une « capacité à mobiliser le personnel administratif et technique de cette ville ». Il entend « expliquer à ces personnels qu’on a besoin d’eux pour changer cette ville. Il y a à redonner du sens à leurs missions, à leurs fonctions. Il faut leur permettre de changer de service, de fonction, et de les aider grâce à des formations adaptées ». En outre, il affirme avoir pris contact avec des directeurs et chefs de service de l’administration municipale, qui, selon les mots d’un de ses collaborateurs « n’attendent que ça ».
Enfin il propose que « les citoyens soient impliqués dans les décisions », et qu’ils puissent « proposer des budgets participatifs pour mettre en application des solutions qu’ils auront imaginé pour leur secteur ». Elus, maires de secteur, fonctionnaires de la Ville et citoyens, tels sont les publics sur lesquels le candidat Berland souhaite demain s’appuyer pour gouverner la Ville, avec sa touche en plus, qu’il baptise lui-même « la Méthode Berland ». Il définit celle-ci comme : « la transparence dans la décision, asseoir les décisions sur des éléments objectifs, garantir l’absence de conflits d’intérêts, fonder les actions sur un diagnostic a priori » ou encore « développer la culture de l’évaluation ». Enfin, le candidat LREM propose « un référendum local pour tous les projets pas annoncés durant la campagne ».
Philippe de Fontaine Vive, le monsieur finances du candidat Berland
Pour crédibiliser cette image de bon gestionnaire qu’il se donne volontiers, Yvon Berland dévoile une personnalité nouvelle dans sa campagne. Il s’agit de Philippe de Fontaine Vive, anciennement vice-président de la BEI ou encore directeur de la Compagnie financière Richelieu, qu’il verrait bien comme « son adjoint aux finances » s’il est élu maire. Prenant la parole, celui-ci explique vouloir « retrouver le bon sens en toute transparence », « redresser les finances de la Ville » ou encore « dégager des marges de manœuvre », se fondant sur les conclusions du dernier rapport de la CRC sur les comptes de la Ville. « Il faut un pilotage sérieux des actions au niveau financier » insiste-t-il, et mettre fin « aux surcoûts liés à la mauvaise gestion municipale ».
« Mettre fin à des trains de vie qui illustrent une façon de faire d’un autre temps »
Philippe de Fontaine Vive
Philippe de Fontaine Vive entend également « mettre fin à des trains de vie qui illustrent une façon de faire d’un autre temps », mais également mettre en place de « grands partenariats financiers » avec des institutions déjà identifiées : la Banque des territoires (ex-CDC) et la BEI notamment. « Ils sont prêts à nous aider » assure-t-il, ajoutant que « la Région ne demande qu’à travailler plus avec la [Ville de Marseille] ». Il appelle à une « mutualisation des services, à mener avec la Métropole », afin de limiter le phénomène de doublons de poste parfois observé entre les deux collectivités.
Selon lui, « Yvon est le mieux placé pour mobiliser les financements d’Etat » : un soutien étatique promu en atout majeur par le candidat LREM et son équipe depuis le début de la campagne. Enfin, Philippe de Fontaine Vive achève son exposé sur une proposition innovante : « Pour ce qui prendra plus de temps, nous demanderons à la CRC de réviser son programme de travail du deuxième semestre 2020, pour revenir sur les points les plus difficiles, afin qu’ensemble nous ayons cette nouvelle gouvernance objective de redressement financier » explique-t-il, exprimant par là le souhait de voir la CRC devenir un véritable partenaire de la Ville.