Le Carif Oref, l’outil d’observation partitaire Etat Région, de l’emploi et des métiers, vient de publier deux études sur « Les évolutions de la filière nucléaire en Provence – Alpes – Côte d’Azur. Quels besoins en compétences et formations ? »
Ces documents réalisés à la demande d’Excellence nucléaire Sud (programme dédié au renforcement des compétences de la filière nucléaire) porté par le Campus des métiers et des qualifications d’excellence industrie du futur Sud, portent, l’une sur la zone de Manosque Cadarache, l’autre sur Tricastin.
Comme nous l’avions décrit dans notre hors-série en 2023, le nucléaire, en apparence discret, est fortement implanté en région Sud : « La région Provence – Alpes – Côte d’Azur concentre plus de 8% de l’emploi nucléaire civil en 2021, soit 10530 équivalents temps plein (OPCO 2i, 2022). »
Tricastin : au nord du nord
Le site nucléaire du Tricastin est un site industriel qui regroupe des installations du cycle du combustible nucléaire et une centrale nucléaire. Il s’étend sur une surface de 600 hectares, repartie sur quatre communes, Saint-Paul-Trois-Châteaux et Pierrelatte dans la Drôme (26) en Auvergne – Rhône – Alpes, Bollène et Lapalud dans le Vaucluse (84) en Provence – Alpes – Côte d’Azur4. Le site nucléaire de Marcoule proche de Bagnols-sur-Ceze, dans le Gard (30) en Occitanie est à une trentaine de kilomètres au sud du site nucléaire du Tricastin.
Le bassin du Tricastin comprend deux operateurs industriels : la Centrale nucléaire de production d’électricité́ (CNPE) EDF du Tricastin et la plate-forme industrielle Orano Tricastin. EDF opère une activité́ de production de l’électricité́ d’origine nucléaire. Experte dans la conversion et l’enrichissement de l’uranium ainsi que dans la chimie du fluor, la plate-forme industrielle Orano Tricastin est l’une des plus grandes en Europe. Organisée autour d’Orano et de Framatome, la filière du cycle du combustible comporte une douzaine d’établissements regroupant plus de 8 000 salariés. Un projet d’extension de l’usine Georges Besse 2 du site du Tricastin permettra d’augmenter la capacité de production annuelle de l’usine.
Manosque-Cadarache : au cœur de la R&D internationale
La zone géographique Manosque-Cadarache abrite deux projets internationaux :
• La construction d’un réacteur de recherche Jules Horowitz (RJH), piloté par le CEA, outil expérimental d’irradiation unique en Europe. C’est un projet de consortium international qui regroupe le CEA, Areva-SA, Framatome, Technicatome et EDF (France), Ciemat (Espagne), UJV (République tchèque), SCK.CEN (Belgique), VTT (Finlande), la Commission européenne, DAE (Inde), IAEC (Israël), NNL (Royaume-Uni), Studsvik (Suède).
• Le projet Iter qui associe 35 pays dans la construction d’un tokamak utilisant la fusion nucléaire.
Par ailleurs, la construction de nouveaux réacteurs de type EPR2 (Evolutionary power reactor — Réacteur nouvelle génération) se développe sur ce territoire, facilitée notamment par la loi du 22 juin 2023 relative à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes.
Le nucléaire, au coeur du 2e forum « Nos énergies en question(s) » organisé par Gomet’
le 8 janvier 2025 à Centrale Méditerranée à Marseille.
Programme et inscription
Les activités militaires, elles aussi impactent fortement le carnet de commandes des entreprises du secteur situées à proximité du CEA de Cadarache.
Enfin, des activités de renouvellement et de démantèlement sont également porteuses pour les années à venir. Ces différents projets induisent la mobilisation d’un nombre conséquent de sous-traitants sur le territoire. Pour répondre au développement de ces projets, l’OPCO 2i (2023) identifie des besoins d’ici 2033, à plus de 12 500 équivalents temps plein nécessaires en région Provence – Alpes – Côte d’Azur.
Le Carif Oref, sur la base de ces projections économiques a ausculté les besoins en compétences, les métiers en tension, les pistes et « des enjeux et pistes d’actions en termes de formation en réponse aux besoins des entreprises ». Une véritable feuille de route pour le développement économique et surtout des perspectives d’emploi, de qualification pour les jeunes qui perçoivent mal le potentiel de cette filière et pour ceux qui ont en charge les formations mais qui n’ont pas pris la mesure majuscule des besoins.
Liens utiles :
Tome 1 : Le territoire de Manosque-Cadarache
Les évolutions de la filière nucléaire en Provence – Alpes – Côte d’Azur. Quels besoins en compétences et formations ?
Tome 2 : Le territoire du Tricastin
Les évolutions de la filière nucléaire en Provence – Alpes – Côte d’Azur. Quels besoins en compétences et formations ?
Alain Bécoulet, directeur scientifique d’Iter le 8 janvier au Forum Nos énergies en question(s)