En termes de grands projets, la tendance est généralement davantage aux retards. Ce n’est pourtant pas le cas dans le dossier de la candidature de la Région Sud pour accueillir les jeux olympiques d’hiver dans les Alpes, qui a été avancé. Initialement projetés pour 2034, voire 2038, ils pourraient finalement se concrétiser… en 2030. Après concertation avec le Comité international olympique (CIO), la collectivité pourrait bénéficier d’un « trou » cette année-là, les éditions 2034 et 2038 étant déjà pourvues.
Lien utile : La Région compte candidater aux Jeux olympiques d’hiver 2034 ou 2038
Après les épreuves de voile et de football des JO de Paris 2024, à Marseille, la Région peut-elle espérer accueillir une deuxième fois une cérémonie olympique ? L’espoir est là. Seule condition émise par le Comité international olympique : une candidature commune de la Région Sud avec son homologue d’Auvergne Rhône Alpes, comme le précise le président de la Région Sud Renaud Muselier, à l’occasion d’un déjeuner presse organisé mercredi 25 octobre. « J’ai discuté avec Laurent Wauquiez (le président de la Région Auvergne Rhône Alpes, ndlr). On va se partager les épreuves et les médailles. Les négociations sont en cours pour déterminer qui prendra la cérémonie d’ouverture, la clôture … », précise l’élu. Les deux régions françaises seraient en lice avec Stockholm ou encore la Suisse pour l’organisation de ces JO d’hiver 2030.
Le dossier de candidature définitif doit être transmis au comité international olympique, le 7 novembre prochain. Un oral est prévu le 21 novembre. Le verdict, lui, doit tomber le 7 décembre prochain. La Région Sud devrait donc être rapidement fixée…
Des « Jeux innovants et exemplaires »
Sur le principe, la candidature commune de la Région Sud avec la Région Auvergne Rhône Alpes a été adoptée à l’unanimité lors de l’assemblée plénière du 26 octobre. « C’est une occasion unique de mettre en avant nos paysages époustouflants », acquiesce le député et président du groupe d’opposition à la Région Franck Allisio (RN), qui met néanmoins en garde : « Il faudra veiller à ne pas avoir une explosion des coûts. […] Nous votons favorablement et suggérons la tenue d’une concertation avec les habitants. » Une suggestion prise en compte par la majorité régionale.
Avec un budget qui se revendique « 100% climat positif », dont les orientations ont été votées en assemblée plénière, la Région doit veiller au bilan carbone de ces futurs jeux : « Nous défendons la tenue de cet événement sur un territoire où il y a de la neige et des montagnes. Ce n’est pas Sotchi …», souligne le président de Région, en référence aux JO d’hiver de 2014 en Russie, qui avaient généré de coûteuses installations et suscité des critiques de la part d’associations de défense du climat. La Région fait ainsi la promesse de « jeux innovants et exemplaires.» Parmi les innovations envisagées, « nous sommes en train de tester un canon à neige fonctionnant avec les eaux usées dans la vallée de l’Ubaye », illustre Renaud Muselier.
La Région Sud mise sur les JO d’hiver dans les Alpes pour accélérer le développement des transports
La tenue de ces JO dans les Alpes n’est pas exempte d’enjeux. En effet, la Région Sud espère qu’elle permettra un renforcement rapide des infrastructures sur ce territoire, en particulier concernant les transports. « Il faut se servir des jeux pour aménager le territoire » insiste Renaud Muselier. En ligne de mire, le projet de ligne Nouvelle Provence-Alpes-Côte d’azur (LNPCA) qui pourrait connaître un coup d’accélérateur pour être fin prête en 2030… contre 2035 initialement. « On a déjà fait le plus gros. Il faut voir comment on peut adapter » précise le président de Région. Autre ligne à accélérer, la liaison Gap Grenoble : « Ce n’est pas possible de mettre quatre heures pour aller de Marseille à Grenoble ! », s’agace Renaud Muselier.
Egalement représentant du groupe Renaissance au niveau local, Renaud Muselier dit avoir plaider auprès du Président de la République d’adopter une loi d’exception pour avoir des moyens supplémentaires. Il espère également négocier des financements dans le cadre de la renégociation du contrant de Plan Etat-Région.
A côté de l’enjeu des transports, ces JO représentent aux yeux de la Région une aubaine en termes de retombées économiques et touristiques, raison pour laquelle l’initiative avait récolté le soutien du monde socio-économique des Hautes-Alpes, en janvier 2022.
Un plan d’aide à dix millions d’euros pour les Alpes du Sud
En attendant, le Conseil régional anticipe et a voté en assemblée plénière, jeudi 26 octobre, un plan d’aide de dix millions d’euros pour les Alpes du Sud. Au total, 56 opérations seront financées, comme la modernisation du réseau de neige de culture sur le domaine skiable d’Isola 2000 dans les Alpes-Maritimes, la rénovation du palais des sports d’Orcières, la construction d’un télésiège à Risoul, ou encore la construction et l’aménagement d’une gare de départ d’une remontée mécanique au Pontillas, à la Salle-les-Alpes (Hautes-Alpes).
Liens utiles :
> La rediffusion de l’assemblée plénière du 26 octobre 2023
> [Transports] LNPCA : l’Etat officiellement engagé à hauteur d’1,4 milliard d’euros
> [Transport] Région Sud : un milliard pour passer à la vitesse supérieure