L’instabilité politique en France faisait planer le doute sur la possibilité des « Alpes françaises », territoire reliant les Alpes du Sud et Alpes du Nord en collaboration avec la Région Sud et Auvergne-Rhône-Alpes, d’accueillir les jeux d’hiver de 2030, pourtant seules en lice. Le comité international olympique (CIO) s’est réuni mercredi 24 juillet et a décidé que le territoire français accueillera finalement les prochains Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de 2030 sous « réserve de conditions » de la réception de la garantie financière de l’Etat. Ainsi, à l’occasion de cette décision tant attendue pour la région Sud, Renaud Muselier, qui se disait très inquiet en début de mois, a organisé une retranscription en direct au Conseil Régional, à Marseille.
Les Alpes françaises, une union pour un seul territoire candidat
« Nous allons vivre ce matin un moment historique pour notre région », prévenait déjà Ludovic Perney vice-président en charge de la jeunesse, des sports et de la vie étudiant, à l’ouverture de la cérémonie à l’hôtel de région ce mercredi matin, accueilli sous des tonnerres d’applaudissements. En « dialogue ciblé avec le comité » depuis 2023, Mr Perney affirme que la vision de la Région est « unir les Alpes-du-Sud et du Nord pour en faire un seul territoire candidat pour les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030 ». Francois de Canson, troisième vice-président, en charge du développement économique, de l’attractivité, du tourisme et de la prévention des risques majeurs aussi présent, salue l’intelligence collective du projet, rappelant que « Laurent Wauquiez – président du Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes – et Muselier – président de la Région Sud – n’étaient pas les meilleurs amis du monde ». « Vous allez aimer Paris 2024, vous allez adorer les Alpes françaises de 2030 », déclare fièrement Renaud Muselier, qui les qualifie de « plus beau domaine skiable du monde ».
Des jeux « sobre, inclusifs et respectueux de l’environnement »
À l’annonce des résultats des votes (84 votes sur 95), la joie est au rendez-vous : feux d’artifices, confettis, applaudissements… « C’est une grande fierté, une grande victoire pour tous les habitants de notre région », se réjouit le vice-président en charge de la jeunesse, des sports et de la vie étudiant qui promet d’accueillir des jeux « sobre, inclusifs et respectueux de l’environnement » notamment grâce aux « 95% des infrastructures déjà existantes », explique-t-il en faisant références aux Jeux d’Albertville (1992) et de Grenoble (1968), « les 5% restantes seront un héritage très fort », poursuit-il, comme la restauration de la patinoire de Nice ou les hébergements qui pourront loger les saisonniers. Renaud Muselier lors de sa prise de parole promet « des jeux d’hiver exemplaires » et une « candidature du réalisme et de l’optimisme », concernant le réchauffement climatique « qui est une réalité », affirme-t-il.
[Urgent] 🔴 La candidature des Alpes françaises pour #JO2030 validée par le CIO @Olympics ce matin. Vidéo @Gometmedia depuis @MaRegionSud pic.twitter.com/xopKdvbCdn
— Gomet' (@Gometmedia) July 24, 2024
« Rappelons nous, la Coupe du Monde de rugby c’est 400 millions de retombées économiques, les jeux olympiques on parle de 300 millions, et là je pense que l’on va avoir des retombées économiques supérieures vue le nombre d’épreuves », espère Francois de Canson, « c’est quelque chose de fantastique pour la région du point de vue sportif ou économique ».
Une garantie de l’Etat avant le 1er octobre
Le contexte politique en France n’échappe pas au CIO. Même si le comité accepte la candidature des Alpes françaises, il émet tout de même une « réserve de conditions », qui est de délivrer à temps les garanties financières de l’État, tâche qui sera déléguée au nouveau Premier Ministre qui se chargera aussi de « promulguer une loi olympique dans le nouveau gouvernement ». Thomas Bach, a fixé à « avant le 1er octobre » le délai maximal pour que l’Etat la fournisse au CIO, puis « au plus tard le 1er mars » pour que celle-ci soit ratifiée par le parlement. Une décision qui n’étonne pas Mr. de Canson : « On savait qu’il allait avoir une petite réserve, vu ce qu’il se passe en France. Le président de la République a été très clair, cette réserve va être très vite levée ».
Emmanuel Macron, présent lors de la réunion du CIO s’est en effet engagé à ce que la France réponde favorablement : « Je vous réaffirme l’engagement complet de l’Etat français pour l’organisation de ces Jeux. Paris 2024 va être un succès, il en sera de même pour les Jeux d’hiver Olympiques et Paralympiques de 2030. Vous pouvez nous faire confiance, nous serons là et nous sommes fiers de porter cette candidature pour les Jeux d’hiver Olympiques et Paralympiques de 2030 ».
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