C’est dans un contexte particulièrement incertain que les élus de la Métropole Aix-Marseille Provence ont abordé le rapport d’orientations budgétaires pour l’année 2025 présenté en assemblée plénière, jeudi 10 octobre (voir le document complet ci-dessous). Au même moment, à Paris, le projet de lois de finances s’apprête à entamer sa navette parlementaire entre le Sénat et l’Assemblée nationale et prévoit d’ores et déjà de nombreuses coupes budgétaires. Des coupes qui devraient se ressentir jusqu’au niveau local… Ainsi, le plan présenté par le Premier ministre Michel Barnier ce 10 octobre prévoit une économie de cinq milliards d’euros sur les collectivités les plus “aisées” – dont les dépenses réelles de fonctionnement sont supérieures à 40 millions d’euros.
A l’échelon local, pas moins de 21,8 millions devraient être ponctionnés à la Métropole d’Aix-Marseille pour alimenter un fonds de péréquation créé pour soutenir les collectivités les plus en difficulté. S’ajoutent à cela une réduction du fonds vert, alloué pour les projets écologiques, mais aussi la hausse des cotisations des employeurs territoriaux pour retraites des agents publics ou encore le gel de la dynamique de la TVA, qui risquent de gréver encore davantage les finances métropolitaines. Si le PLF n’a pas encore été voté, la collectivité a dû tenir compte de ce nouveau paramètre pour bâtir son cap budgétaire.
« Ils vont venir nous faire les poches ! » (Benoît Payan)
Face à la crainte collective, même les oppositions politiques, prégnantes dans l’hémicycle métropolitain, semblent mises de côté. « Il nous faut une unité métropolitaine face au gouvernement qui va taper fort.[…] Ils vont venir nous faire les poches ! » alerte le maire de Marseille Benoît Payan.
Malgré les inquiétudes, le rapport sur les orientations budgétaires mis sur pied par le vice-président aux finances et maire de Saint-Chamas Didier Khelfa a été salué à l’unanimité, à droite comme à gauche. En effet, ce “ROB” parvient à maintenir le cap fixé par le pacte financier et fiscal adopté en 2022 par la Métropole. Il intègre ainsi de façon pérenne la hausse de la dotation de solidarité de 66 millions d’euros pour les communes (contre 22 millions en 2023), ainsi que les attributions de compensations (650 millions d’euros), ces deux points constituant le plus gros postes de dépenses pour la Métropole (40%).
Attributions de compensation : le trésor de guerre des anciens EPCI de la Métropole
Les orientations prévoient en outre une capacité d’investissement de 400 millions d’euros sur son budget principal, ainsi que 300 millions fléchés directement vers le budget annexe “Transports”. Car en plus de la pression budgétaire, la Métropole doit respecter ses engagements dans le cadre du plan Marseille en grand, en particulier sur le plan des transports.
Dans l’hémicycle, de nombreux élus, à commencer par l’élue du groupe Pour une métropole du bien commun (PMBC) Anne Meilhac, préconisent d’augmenter le versement mobilité, financé par les entreprises. Une question, assure le maire de La Roque d’Anthéron Jean-Pierre Serrus (Renaissance), qui est par ailleurs sur la table du nouveau ministre des Transports François Duvovray.
« Aujourd’hui, notre pays est sur une ligne de crête. La situation actuelle n’est pas du tout favorable. Nous sommes tous dans la même galère, il va nous falloir être unis », conclut pour sa part la présidente de la Métropole Martine Vassal qui promet au passage de « ne pas augmenter les impôts » pour garder son cap budgétaire.
Document source : l’ordre du jour et les annexes du conseil métropolitain du jeudi 10 octobre
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