L’association est toute jeune. Le groupement d’employeurs G’M Métiers de la mer a été créé en mai 2022 par les entreprises du secteur maritime : le chantier naval Sainte-Marie (Anse Pharo), le chantier naval Gatto (Martigues), Apples (Marseille), Lud eau service (Marseille), MB92 (La Ciotat) et Glokis (Port-de-Bouc) afin de pouvoir piocher dans un vivier de talents en fonction des fluctuations de leur activité. Aux manettes de la structure, Claire Bonnet-Piron et Clio Redt ont organisé une journée de job dating le 2 octobre sur le stand de Marseille Capitale de la Mer à la Foire de Marseille pour rencontrer des candidats.
Ce groupement d’employeurs dédié aux métiers de la mer dans le Sud-Est est né d’un constat simple : l’industrie maritime souffre d’une pénurie de candidats. D’une part, les métiers sont assez peu connus, et d’autre part, les emplois pâtissent d’un manque d’attractivité. Si bien qu’aujourd’hui, cinq métiers sont officiellement considérés comme en tension par la profession : stratifieur (réalisation de pièces nécessaires à la construction d’une coque ou du pont d’un bateau), mécanicien nautique, agent de maintenance, menuiserie nautique et accastilleur (réalisation du montage, de la pose, de l’ajustage d’équipements de navigation).
Mise à disposition des talents
Concrètement, la structure a un modèle économique basé sur l’adhésion des entreprises du secteur. Les coordinatrices recrutent actuellement les candidats pour le compte de ces entreprises sur le critère du savoir-être. Si nécessaire, elles se chargent de trouver une formation correspondant au métier convoité en recrutant des candidats en alternance grâce à la création d’un groupement d’entreprises pour l’insertion et la qualification (GIEC).
Ce type de structure peut se révéler très utile, du côté de l’employeur comme du salarié, pour répondre à des besoins parfois fluctuants de l’industrie maritime. « L’idée c’est que le salarié travaille chez plusieurs de nos clients pour obtenir un emploi à temps plein. Nous garantissons une vraie sécurité de l’emploi », explique Clio Redt.
Faire connaître ces métiers grâce au tiers-lieu de la mer
Le groupement d’employeurs a également participé à la création du tiers lieu de la mer installé dans l’ancienne consigne sanitaire sur le Vieux-Port pour faire connaître les métiers. « Ce tiers-lieu géré par Marseille Capitale de la mer est une superbe opportunité pour développer la filière et la connaissance des métiers. Nous avons œuvré à la création sur le volet emploi et formation et la Dreets [Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités, Ndlr] nous a aidé tout de suite », assure la coordinatrice.
Contrairement à la filière du BTP ou de la restauration, la filière de l’industrie maritime est encore assez peu structurée à Marseille, explique Claire Bonnet-Piron. « Ce laboratoire va permettre de travailler sur la connaissance des métiers de la filière. Il y a tout un travail d’acculturation à faire pour les conseillers en insertion dans les différents organismes d’aide à l’emploi. Quand tu vas dans les collèges et les lycées aussi, personne connaît ces métiers. À part si tu as eu un grand-père pêcheur… »
La transition écologique : une aubaine pour l’emploi dans le maritime
G’M groupement d’employeurs œuvre aussi au développement des métiers de demain liés à l’économie circulaire du bateau. La construction dans le périmètre de l’étang de Berre de la future usine d’Eranova, une entreprise qui recycle des algues vertes pour produire des biorésines, va demander des ressources humaines.
Le projet d’une ferme d’éoliennes off-shore de l’État sur Fos va également « représenter des milliers d’emplois », souligne Claire Bonnet-Piron remplie d’espoirs. Si les lauréats du projet sont annoncés au printemps 2024, les compétences sont à développer dès à présent.
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