A l’occasion de la commission de suivi des sites Alteo, organisée vendredi 25 mai à la sous-préfecture d’Aix-en-Provence, Air Paca a présenté les nouveaux résultats de mesures issus de sa campagne de surveillance menée de mars 2017 à février 2018 autour de l’usine de production d’alumine à Gardanne, du site de stockage de Mange-Garri et de la zone de stockage stratégique de bauxite à Bouc-Bel-Air. Les mesures se sont principalement concentrées sur l’exposition des populations aux particules, avec l’analyse de quatre fractions granulométriques et de 33 métaux.
« Pour les particules sédimentables, c’est-à-dire celles qui se déposent aux sols, la quantité ne laisse pas apparaitre d’impacts significatifs des sites Alteo, affirme le communiqué. Les niveaux (compris entre 1 et 4 g/m2/mois) sont comparables à ceux d’une zone urbaine ou péri-urbaine. Néanmoins, malgré l’origine diverse de ces particules, la présence plus importante de métaux comme le fer dans les particules relevées en proximité de ces sites indique une influence de l’activité industrielle. »
Concernant les particules inhalables, les niveaux moyens de PM10 et de PM2.5, relevés sur les sites de mesures échantillonnés dans le cadre de cette étude, sont comparables aux niveaux de fond péri-urbain ou urbain mesurés sur les stations du réseau permanent de surveillance d’Air Paca mais une influence des activités d’Alteo est clairement identifiée, notamment sur les particules les plus grosses (de diamètre supérieur à 2.5 μm). Les concentrations en métaux des particules PM10 indiquent un marquage clair sur 4 des 33 métaux étudiés : le titane, le bore, l’aluminium et le fer. L’analyse des métaux indique également la contribution nette d’autres sources : le transport routier ou ferroviaire notamment.
Une influence des sites industriels principalement par vent supérieur à 4 m/s
La direction et la vitesse du vent jouent par ailleurs un rôle prépondérant dans le niveau d’exposition des populations riveraines des sites d’Alteo : « Les mesures réalisées mettent en évidence une influence lors de vents supérieurs à 4 m/s, précise Air Paca. Lors des jours de Mistral, l’envol de poussières émanant de l’usine de Gardanne augmente sensiblement les niveaux de concentrations en PM10. Ces conditions, relativement fréquentes sur la zone (10% du temps), augmentent les niveaux moyens en PM10 qui deviennent comparables à ceux relevés à Marseille- Cinq avenues/Longchamp (station fixe représentative de la pollution de fond urbaine de l’agglomération marseillaise de 200 000 habitants) ».
Lors de vent d’est à Mange-Garri, les niveaux de particules de diamètre supérieur à 2,5 μm relevés augmentent. L’envol des poussières de résidus de bauxite influence les niveaux de PM10 mais ces conditions de vent étant peu fréquentes, les concentrations moyennes sont peu ou pas impactées.
La surveillance de la qualité de l’air se poursuit
La campagne de mesures d’un an est terminée. Les analyses en laboratoire des prélèvements du dernier trimestre de mesures sont en cours et feront l’objet d’un rapport final au second semestre 2018. Même si cette campagne de surveillance a pris fin, le plan de surveillance autour de Gardanne se poursuit grâce au renforcement de la station permanente d’Air Paca installée en proximité des habitations, sous l’influence du site industriel Alteo (station qui a, par ailleurs, relevé les niveaux de particules les plus importants lors de la campagne). A la demande de la commission de suivi de site d’Alteo du vendredi 25 mai, Air Paca étudie également rapidement la mise en place de sites de mesures sur la commune de Bouc-Bel-Air (et notamment au sein de l’école de « La Bergerie »).
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