De retour de Bruxelles, les vice-présidents métropolitains Didier Parakian, délégué aux fonds européens, et Arnaud Mercier, en charge de l’innovation, ont présenté mardi 13 décembre, à Martine Vassal, la présidente de la Métropole, le prix iCapital. Un titre temporaire qui signifie qu’Aix-Marseille Provence est, pour les douze prochains mois, la capitale européenne de l’innovation. Le trophée a été remis aux deux élus métropolitains mercredi dernier par la Commission européenne, organisatrice de ce concours créé en 2014 afin de récompenser les territoires les plus ambitieux et innovants pour le bien-être des citoyens.
La Métropole s’est appuyée, dans sa candidature baptisée « Innovating diversity », sur l’activité de sites stratégiques comme le Technopôle de l’Arbois, ou la Cisam, et sur des initiatives inspirantes telle que la Cité de l’agriculture et Emerging Valley. Un éventail de partenaires dynamiques qui lui a permis de se hisser jusqu’en finale, et de décrocher in fine le titre de capitale européenne de l’innovation 2022. Avec ce titre, la Métropole nourrit de toutes nouvelles ambitions. Notamment celle d’organiser, à Marseille, la prochaine remise de trophées iCapital. Un vœu en bonne voie de se réaliser.
Le million d’euros obtenu sera tourné vers l’écosystème d’innovation mais aussi vers la visibilité et l’attractivité du territoire.
Martine Vassal
Au Palais du Pharo, sous le regard virtuel du directeur de l’European innovation council (EIC), Jean-David Malo, la présidente Martine Vassal découvre et saisit pour la première fois la récompense physique décernée par Bruxelles. « À nous de faire rayonner ce trophée », lance l’élue, qui souligne « une belle reconnaissance pour nos deux millions d’habitants ». Le prix sera accompagné dans les prochains jours d’un chèque symbolique : un million d’euros. Une somme attribuée chaque année au vainqueur, contre 100 000 euros pour les finalistes.
« On attend l’enveloppe », adresse avec le sourire Didier Parakian à Jean-David Malo. Mais l’entrepreneur marseillais ne s’y trompe pas, ce chèque de la Commission ne changera pas à lui seul les desseins de la Métropole. En revanche, la notoriété que confère le titre de capitale européenne de l’innovation offre bien plus de perspectives sur le long terme. « On passe de l’ombre à la lumière », image l’élu. Certes, le coup de projecteur sera rapide. Mais il est assorti d’une entrée, définitive quant à elle, au cercle très fermé des capitales européennes de l’innovation. Ce réseau international pourrait bien donner à la Métropole les clés pour booster son attractivité sur plusieurs années, et attirer de nouveaux investisseurs étrangers.
La Métropole Aix-Marseille veut capitaliser sur sa nomination en jouant collectif
Bien que Didier Parakian, pilote chauvin de la candidature métropolitaine, qualifie la victoire d’Aix-Marseille de « hold-up », l’heure est désormais à la démonstration. La Métropole doit prouver qu’elle mérite davantage sa couronne que les autres finalistes ; Espoo (Finlande) et Valence (Espagne), deux candidats pourtant plus expérimentés qu’Aix-Marseille dans le concours.
Elle prévoit, pour cela, de revoir une partie de son plan de route 2023, en co-construction avec l’ensemble des acteurs locaux. « On va décider ensemble, et jouer collectif », explique Didier Parakian, qui assume, sur ce point, « partir d’une feuille vierge ». À la Métropole de fédérer les énergies locales, et de surfer sur son momentum, comme ont su le faire auparavant Barcelone, Dortmund, Paris ou encore Amsterdam, quelques anciens lauréats du trophée iCapital.
Le territoire Aix-Marseille doit assumer son statut de porte d’entrée vers l’Afrique
Cette volonté d’avancer en équipe explique notamment la présence au Pharo de Franck Araujo et de Laurent Choukroun, les représentants respectifs de l’Accélérateur M et de l’Épopée. Les deux structures marseillaises, mises en avant dans la candidature métropolitaine, joueront à n’en pas douter un rôle majeur dans le mandat d’Aix-Marseille. Tout comme d’autres fleurons de l’innovation locale.
Mais ce qui a surtout plu à Bruxelles, dans le dossier défendu par la Métropole, c’est la volonté de l’établissement public de créer des ponts vers la Méditerranée et l’Afrique. « Cela a beaucoup intéressé nos évaluateurs », appuie Jean-David Malo, avant d’annoncer qu’il sera de passage à Marseille au premier semestre 2023. La Métropole souhaite en effet créer un nouveau prix, dédié à la « e-innovation ». Un label qui serait adressé exclusivement aux villes et territoires de la zone Med-Afrique. De quoi renforcer encore un peu plus les liens entre les deux rives.
Des appels à projets et des fonds supplémentaires ?
Pour le vice-président métropolitain à l’innovation, Arnaud Mercier, « il y aura un avant et un après ce titre ». Celui qui est également maire de Venelles promet de « décliner ce prix ». Notamment avec différents appels à projets, et ouvertures de marchés, qui seront référencés au fil des mois sur la « Plateforme de l’innovation ». Cet outil métropolitain a pour vocation de faciliter le rapprochement entre les donneurs d’ordre, publics comme privés, et les entreprises offreuses de solutions innovantes.
Par ailleurs, Didier Parakian espère que le million décroché par la Métropole en appellera d’autres. « Si on se débrouille bien, on peut obtenir trois ou quatre millions supplémentaires », précise l’élu, prêt à se retrousser les manches. Et pour favoriser les synergies locales, l’entrepreneur marseillais, plein d’enthousiasme, suggère que la Métropole estampille du sceau de l’innovation l’année 2023. Une proposition de dernière minute que Martine Vassal s’est toutefois gardée de commenter.
Liens utiles :
> La Métropole Aix-Marseille Provence devient la nouvelle capitale européenne de l’innovation
> CES Las Vegas 2023 : les 16 start-up de la Région Sud sont prêtes à décoller