Ce mardi 14 décembre, les ministres sont venus en nombre pour visiter l’école Ahmed Litim du 3ème arrondissement de Marseille. Le Premier ministre, Jean Castex, le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer et la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, viennent de signer un protocole d’accord pour soutenir le financement de la rénovation de 174 écoles marseillaises. La Ville obtient même une rallonge substantielle de l’Etat.Aux 254 millions d’euros d’aides actés en octobre vient s’ajouter une enveloppe supplémentaire de 146 millions d’euros votée« dans les prochains jours », indique le Premier ministre. De son côté, le maire de Marseille, Benoît Payan, réaffirme l’investissement de la Ville à hauteur de 800 millions d’euros dont 650 millions de prêts garantis par l’État. A présent, le plan écoles se chiffre à 1,2 milliard d’euros.
Ahmed Litim, symbole des écoles marseillaises
L’école Ahmed Litim, « symbole de l’abandon des écoles à Marseille » selon Benoit Payan, annonce l’immense chantier de la rénovation des écoles maternelles et primaires de la Ville. Ouverte depuis 6 ans, cette école du 3ème arrondissement n’a jamais connu de murs en pierres, que du plastique de préfabriqués. Son changement de nom récent, passé de Bugeaud, artisan de la colonisation algérienne, à celui d’un combattant algérien mort pour la libération de Marseille en 1944, Ahmed Litim, ne figure même pas à l’entrée. Il faut bien le chercher sur une petite annonce collée à côté de la grille.
Pour accueillir les ministres vers 9h du matin, une dizaine d’adjoints de la mairie de Marseille sont rassemblés à l’entrée :la maire adjointe Samia Ghali, Pierre-Marie Ganozzi, l’adjoint chargé du plan écoles, Sophie Guérard pour la petite enfance… Avant les annonces, Jean Castex s’offre une visite de l’établissement :« C’est vrai que ce n’est pas brillant », confie-t-il à la directrice à propos de l’état des équipements. Face aux journalistes, Benoit Payan rappelle la situation des écoles du 3ème arrondissement, dont 55% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. « Dans ce quartier, trois écoles sont en préfabriqués. En tout, il manque huit établissements pour accueillir dignement l’ensemble des élèves » avance-t-il. Aussi, il remercie l’Etat pour son« engagement inédit». « Ensemble, nous pouvons réussir ce pari que d’autres pensaient impossible», ajoute-t-il. Le plan écoles de la mairie prévoit la rénovation complète ou la reconstruction de 174 établissements d’ici 2030 dont 80 sont prévues en 2026. Pour le seule, 3e arrondissement, Benoît Payan précise que l’investissement s’élèvera à 105 millions d’euros pour 30 écoles.
400 millions € de subvention pour Marseille, c’est un engagement historique de l’État pour notre ville !
— Benoît Payan (@BenoitPayan) December 14, 2021
La première pierre du grand plan Ecole est posée ! pic.twitter.com/2dzHxcyWYL
Jean Castex acte la création d’une SPLA-IN
En réponse, Jean Castex tient à expliquer l’investissement massif de l’État pour soutenir la deuxième ville de France. « Les écoles sont dans une situation particulièrement défavorable. Cette situation justifie l’intervention de l’État (…) qui est inhabituelle. Nous devons être aux côtés des élus et des enfants. » Le premier ministre acte ainsi la création d’une société publique locale d’aménagement d’intérêt national (SPLA-IN) comme statut pour la société Ad Hoc, annoncée par Emmanuel Macron en septembre. « Nous avons acté la création d’une SPLA-IN détenue à part égale (Ndlr : entre l’État et la Ville de Marseille) qui sera chargée de piloter ce programme et de veiller à sa bonne exécution. » précise-t-il.
Tout au long de son discours, le Premier ministre martèle « l’État est la ! ». En conclusion, il promet que l’État et les collectivités vont maintenant « passer à l’action pour réparer le sort qui est fait aux enfants de Marseille et qui n’est pas juste. »
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