La députée de la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône (Aix et pays d’Aix) Anne-Laurence Petel, a réuni ses soutiens jeudi 25 juillet dans le café La Mado, place des Prêcheurs pour «un pot pour l’investiture et un atelier sur l’alimentation.» Ils étaient une trentaine à s’être déplacés pour écouter celle qui est désormais officiellement candidate de la République en Marche (LREM) pour les élections municipales d’Aix-en-Provence.
Mode de gouvernance partagé
Anne-Laurence Petel cherche d’emblée à se démarquer de l’équipe municipale sortante. Dans la grande salle du 1er étage, elle dévoile des pistes de réflexion de son programme en vue des élections de 2020. Remerciant ses soutiens, elle égrène les thèmes de campagne et annonce la couleur : «C’est notre devoir d’écouter les citoyens. Nous ne devons pas avoir un mode de gouvernance qui est celui des Joissains. Nous devons avoir un mode de gouvernance partagé».
A la fin de sa brève allocution, la députée et candidate invite ses amis à descendre en terrasse se rafraîchir et attendre l’arrivée de Jean-Baptiste Moreau, député de la Creuse et porte-parole du parti présidentiel sur les questions agricoles. L’attaché parlementaire prévient toutefois l’assemblée «Attention, il semblerait que des oreilles opposantes traînent» dans les parages, faisant référence à la présence de Sophie Joissains en terrasse.
14e département visité, Ceta et pédagogie
Le député de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau, lui-même agriculteur exploitant de profession, est venu témoigner des avancées apportées par la loi Egalité et Alimentation dont il a été rapporteur. Ce porte-parole de la Macronie connaît bien le monde rural, il a également été président de coopérative et président d’abattoir comme il le rappelle en préambule.
Venu répondre aux questions des militants en matière d’agriculture et d’alimentation, il s’est rendu plus tôt dans le journée, avec Anne-Laurence Petel, dans les locaux de la Société du Canal de Provence situés au Tholonet ainsi qu’au château de Beaulieu, exploitation viticole qui expérimente un arrosage au goutte-à-goutte particulier. «C’est le 14e département que je fais pour expliquer» précise-t-il à l’assistance composée majoritairement de militants En Marche, et de quelques professionnels de la filière, venus poser des questions précises.
Compte tenu de l’actualité, M. Moreau prends la parole sur le Ceta (traité commercial entre le Canada et l’Union européenne), et défend l’accord. «Si les traités n’existaient pas, ce seraient les règles de l’OMC qui s’appliqueraient. Et la France s’est déjà faite condamner par l’OMC qui ne prend en compte aucune contrainte environnementale». Il défend donc la ratification du Ceta, admettant tout de même que ce traité avec le Canada «n’est pas parfait». Même point de vue pour Anne-Laurence Petel, qui explique aux militants «avoir été malade en début de semaine», ce qui l’a empêché de se rendre à l’Assemblée Nationale pour le vote.
Cannabis thérapeutique
Le député de la Creuse termine les échanges en évoquant la question du cannabis thérapeutique et relaxant. Il est l’un des premiers députés de la majorité à avoir émis l’hypothèse d’une légalisation à but thérapeutique. Son argument principal fait mouche devant les militants : «Il s’agit d’un cannabis sans THC, la substance qui provoque l’addiction. Aujourd’hui, des tests sont déjà en cours en laboratoire sur certaines maladies comme la sclérose en plaques.»
Il défend cet usage en mettant également en avant le recours actuel à de nombreux opioïdes beaucoup plus puissants que le cannabis relaxant. Jean-Baptiste Moreau ajoute qu’il est soutenu dans ce combat par certains syndicats de police, sans les nommer, «qui préféreraient s’attaquer aux criminels plutôt qu’aux petits trafiquants»