La date n’a pas été choisie au hasard. Mercredi 28 février, date anniversaire de Marcel Pagnol, la Ville d’Aubagne a dévoilé au théâtre Comoedia la programmation de l’année Pagnol, qui célèbre le cinquantenaire de la mort de l’écrivain. Dans un décor en stuc représentant le bar de César, – personnage emblématique de la trilogie de Pagnol, avec Marius et Fanny – aux côtés du petit-fils de Marcel, Nicolas Pagnol, le maire Gérard Gazay a décliné les multiples événements qui rythmeront l’année 2024 (voir la programmation complète ci-dessous). L’édile rappelle au passage que, dans la ville qui a vu naître l’homme de lettres, ce dernier est célébré depuis toujours. Mais à l’occasion de cette commémoration, la municipalité veut voir grand pour célébrer « la gloire de Pagnol. »
Au programme, des ateliers de slams visant à permettre aux jeunes de s’approprier les textes de Pagnol, mais aussi des rencontres littéraires, des représentations théâtrales … 95% des événements de cette programmation seront gratuits, pour être accessibles au plus grand nombre. Le coût global de la manifestation, qui durera tout au long de l’année, n’est pas encore chiffré mais la municipalité y consacre entre 300 000 et 400 000 euros, le reste devant être financé par des subventions, affirme Gérard Gazay.
Des « archives inédites » et une pièce de théâtre découvertes
« Marcel Pagnol est profondément ancré dans l’identité de notre ville », rappelle le maire d’Aubagne. Si le 28 février est une date importante, d’autres temps forts sont prévus le 18 avril, date de la mort de Marcel Pagnol, avec l’inauguration d’un nouveau buste de l’écrivain dans sa ville natale, ainsi qu’une représentation du musical « Manon des sources. » Au Charrel, quartier d’Aubagne, plusieurs rues seront renommées en référence aux personnages célèbres qui peuplent les livres et pièces de Pagnol.
« L’engouement autour de ces commémorations montre que Pagnol est tout sauf un auteur poussiéreux »
Nicolas Pagnol
Et si vous pensiez tout connaître de l’auteur de La gloire de mon père et du Château de ma mère – entre autres – détrompez-vous : « Il y a encore beaucoup de choses à apprendre sur Pagnol. Il a longtemps influencé la politique culturelle et est aux prémices de l’exception culturelle française. Nous venons de mettre à jour des archives inédites, ainsi qu’une pièce intitulé « Floriz » que nous ne connaissions pas à ce jour », abonde Nicolas Pagnol, qui précise que ces archives “inédites” seront exposées et en partie en libre accès dans le futur musée Pagnol qui doit voir le jour à Allauch en 2026 dans l’ancienne usine électrique, à l’entrée du vieux village. « L’engouement autour de ces célébrations montrent que Pagnol est tout sauf un auteur poussiéreux » se réjouit Nicolas Pagnol.
Tensions avec Benoît Payan : « On ne peut pas insulter et ensuite vouloir rendre hommage » (Nicolas Pagnol)
Cette programmation aubagnaise sera complétée par des événements dans d’autres villes où Marcel Pagnol a laissé une trace de son passage : Allauch, donc, mais aussi Marseille, avec une programmation spécifique sur les 11et 12e arrondissements, où l’écrivain est enterré au cimetière de La Treille (11e).
Mais les commémorations marseillaises dans d’autres secteurs de la Ville pourraient être entachées des tensions avec le maire de Marseille. « Je viens en ami à Aubagne, je préfère parler des belles choses plutôt que faire de la petite politique. Je laisse les chicaneries de côté. Je n’interdis pas aux mairies de secteur de rendre hommage. Mais on ne peut pas insulter les gens et ensuite vouloir leur rendre hommage », répond Nicolas Pagnol, interrogé au sujet de ses relations conflictuelles avec Benoît Payan, le maire de Marseille, après la mise en régie municipale du Château de la Buzine. Le petit-fils de l’écrivain dispose en effet encore des droits financiers et moraux sur les œuvres de son grand-père.
Document source : la programmation complète à Aubagne
En savoir plus :
> Château de la Buzine : la pétition de Nicolas Pagnol dépasse les 35 000 signatures
> Cinquantenaire de la mort de Marcel Pagnol : des commémorations de Marseille à Budapest
> Château de la Buzine : tensions autour du 50e anniversaire de la mort de Pagnol