Le petit train touristique fait partie du paysage marseillais. Depuis 43 ans, ses wagons bleus et blancs arpentent les rues de la ville jusqu’à son point culminant, la basilique Notre-Dame de la garde. Après « deux années difficiles » en sortie de Covid, la présidente de la société, Emilie Cheval, se réjouit du retour des touristes cet été.
Avant la pandémie de 2020, le petit train accueillait 290 000 touristes. La société qui porte cette attraction touristique, la SAS Cheval, réalisait alors plus de deux millions d’euros de chiffre d’affaires avec des billets vendus à l’unité, 8 euros pour les adultes et 5 euros pour les enfants. Après la crise sanitaire, le nombre de clients a été divisé par trois : l’Office du tourisme de Marseille relève 98 125 visiteurs en 2020 et 116 000 en 2021.
L’année 2022 a été meilleure avec 190 000 passagers au compteur. Ce qui reste toutefois une fréquentation plus timide que celle de 2019. Emilie Cheval se montre pour autant confiante : « On sent que les touristes sont au rendez-vous cette année. Tout au long de l’année nous avons vu beaucoup de Marseillais et pendant la période estivale, on travaille essentiellement avec les croisières donc des touristes italiens, allemands, américains… et aussi beaucoup de Russes.»
Si la dirigeante espère retrouver ses 300 000 passagers fin 2023, elle regrette néanmoins le changement d’emplacement imposé par la municipalité : « L’année dernière nous étions situés en bas de la Canebière. Mais cette année, la Ville nous a demandé de changer de localisation pour nous installer en face de la Samaritaine. Ce n’est pas évident car nous l’avons su 15 jours avant la saison et nous sommes moins visibles.» Son entreprise reverse également « près de 30 000 euros de redevance à la Ville de Marseille » chaque année pour utiliser la voie publique, assure la dirigeante.
De la Drôme à Marseille, une histoire singulière
En dehors de la saison touristique, le départ du petit train est situé à 150 mètres de l’Hôtel de Ville, au 174 quai du port précisément, ce qui n’a pas toujours été le cas. Durant près de 30 ans, le départ était fixé devant le parc Borély (8e) pour rendre visite à La Bonne Mère. C’est en 1980, que le fondateur de l’entreprise, Yves Cheval, un drômois d’origine, avait envoyé des demandes dans toutes les villes de France. « Et la Ville de Marseille a accepté ! », retrace sa fille.
En 2011, sous la mandature de Jean-Claude Gaudin, la société a pu déménager à la suite d’un accord pour installer son point de vente sur le Vieux-Port. « Victime de son succès, mon père a augmenté le nombre de trains en circulation grâce au soutien de notre concessionnaire historique PRAT », glisse Émilie Cheval.
Aujourd’hui, 12 trains circulent quotidiennement à Marseille, dont deux sont propulsés au HVO100 de TotalEnergies, un carburant d’origine renouvelable et à faible émission de CO2. Un départ est prévu toutes les 20 minutes à partir de 10 heures.
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