Dans un communiqué, les écologistes Europe écologie les Verts de Provence-Alpes-Côte d’Azur s’insurge de la décision du ministre de l’agriculture Marc Fesneau d’autoriser un pesticide controversé dans les rizières françaises, l’Avanza. Parmi les signataires du texte, la co-secrétaire régionale du parti, Géraldine Boyer, le co-porte-parole, Hassen Hammou, Stéphane Coppey et Anne-Laure Faugère, membres du conseil politique régional.
Or, la culture de riz en France est principalement concentrée en Camargue. Les représentants d’EELV avancent que la nouvelle molécule, le benzobicyclon, présente « une très importante toxicité pour les organismes aquatiques et humains avec des effets délétères à long terme » et dénoncent « une grave atteinte à la santé humaine comme à la biodiversité. » Les écologistes exigent ainsi l’abrogation de la dérogation.
L’IGP, arme fatale des productions camarguaises
Une autorisation dérogatoire limitée à 120 jours
En temps normal, l’utilisation de cet herbicide en France est extrêmement restreinte et n’est possible depuis quatre ans qu’en cas d’autorisation du ministère de l’Agriculture, pour une durée maximale de 120 jours « en cas d’urgence phytosanitaire. »
En l’espèce, la dérogation (voir en document source) accordée le 14 mars 2024 court donc jusqu’au 11 juillet prochain. Si elle reconnaît explicitement le risque « très toxique » pour les organismes aquatiques entraînant des effets néfastes à long terme, la décision autorise l’utilisation sur plusieurs critères : sur des parcelles déjà semées en riz en 2023 ou sujettes à des difficultés de désherbage, situées en dehors d’un périmètre de protection de captage pour l’alimentation en eau potable, et dans la limite d’une quantité maximale totale de 6750 litres de produit commercial. En outre, les pulvérisations doivent être effectuées sur des rizières inondées (≥ 4 cm d’eau) dans une eau stable.
Egalement remontée, la maire des Saintes-Maries-de-la-Mer, Christelle Aillet (LR), s’insurge elle aussi par voie de communiqué. Outre « l‘incompréhension et effarement » que suscite cette décision ministérielle, elle souligne que « le système hydraulique camarguais ne permet l’évacuation des eaux agricoles que vers les étangs du système Vaccarès, soit le Rhône et le Petit Rhône. » Ce qui n’est pas sans danger à la fois pour « le milieu naturel saintois mais également la population saintoise à travers le réseau d’eau potable dont le captage se situe dans le Petit Rhône. » La commune des Saintes-Maries-de-la-Mer n’exclut pas d’attaquer la décision en référé suspension devant le tribunal administratif.
Document source : la décision du ministère de l’agriculture sur l’autorisation temporaire de l’Avanza
En savoir plus :
> Le site du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire
> Planète Locale #5 sur BFM Marseille : Noël écolo, Fask et riz de Camargue
> Notre rubrique environnement